samedi 15 novembre 2025

L’Espagne veut inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution

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Le sujet de l’avortement refait surface en Espagne. Ce vendredi 3 octobre 2025, le gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sánchez a annoncé son intention d’inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Cette initiative fait écho à une mesure récente de la mairie de Madrid, jugée controversée et considérée comme portant atteinte aux droits des femmes.

En effet, la polémique a éclaté le mardi 30 septembre, lorsque la mairie de Madrid, dirigée par le Parti Populaire (PP, droite), a approuvé une proposition de Vox, formation d’extrême droite. Celle-ci visait à obliger les services médicaux à prévenir les femmes désirant avorter de l’existence d’un supposé « syndrome post-avortement ».

Le texte affirmait que l’IVG pouvait entraîner « consommation d’alcool et de drogues », « pensées suicidaires » ou encore « augmentation des cancers ». Il accusait également le féminisme de faire de l’avortement « un grand business ».

Face au tollé, le maire José Luis Martínez-Almeida (PP) a fini par reconnaître que ce syndrome n’avait aucune base scientifique reconnue et a garanti qu’il ne serait pas imposé aux patientes. Mais le mal était fait. Le Premier ministre Pedro Sánchez a dénoncé sur X la « fusion » du PP avec l’extrême droite et annoncé son intention de constitutionnaliser l’avortement.

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Une telle réforme serait cependant difficile à mettre en œuvre. Elle exige en effet une majorité des trois cinquièmes au Parlement, ce qui suppose l’appui d’une partie de la droite. « Nous allons tout faire pour protéger un droit fondamental des femmes », a affirmé Pedro Sánchez.

En Espagne, l’avortement a été dépénalisé en 1985 puis légalisé en 2010. Mais malgré ce cadre juridique, les obstacles restent nombreux. Dans les hôpitaux publics, l’objection de conscience de nombreux médecins contraint encore des femmes à parcourir de longues distances pour accéder à une interruption de grossesse.

Pour la gauche espagnole, le projet d’inscrire ce droit dans la Constitution a pour but de garantir sa pérennité face aux pressions conservatrices. Mais le bras de fer politique s’annonce rude, dans un pays où la tradition catholique continue de peser sur les débats sociétaux.

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