samedi 15 novembre 2025

Bénin : les trois défis à relever dans la lutte contre le terrorisme

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Au Bénin, les autorités judiciaires et sécuritaires font face à trois défis majeurs face à la menace terroriste qui s’étend sur plusieurs régions du nord du Bénin. Selon les déclarations du procureur de la CRIET, Elonm Mario Metonou, faites ce 10 octobre 2025 à l’occasion de la rentrée judiciaire 2025-2026, il s’agit de constater les infractions, de coordonner les services et de coopérer avec les autres pays.

D’abord, les enquêtes se compliquent dès la survenue d’une attaque. Les scènes de crime, souvent situées dans des zones reculées et minées d’engins explosifs improvisés, restent inaccessibles aux officiers de police judiciaire.

L’armée, seule à pouvoir y pénétrer, collecte des informations à vocation militaire, sans toujours répondre aux exigences de la procédure pénale. Cette situation fragilise la chaîne d’investigation et compromet la judiciarisation des faits.

Ensuite, la coordination entre les services de renseignement, l’armée, la police et la justice demeure insuffisante. Chacun opère dans son couloir, ce qui conduit à des divergences d’informations et à des zones d’ombre exploitées par les groupes armés. L’absence de partage structuré du renseignement freine la réactivité et la cohérence des enquêtes.

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Enfin, le terrorisme au Bénin s’inscrit dans une dynamique transnationale. Les groupes armés opèrent entre plusieurs pays voisins. Ces derniers profitent de la rigidité des accords de poursuite et du déficit de coopération entre les États de la région. En effet, la rupture du partage de renseignements entre les pays de l’AES et ceux de la CEDEAO accentue cette fragilité.

Mais, au-delà de ce constat, des solutions émergent. L’intégration d’officiers de police judiciaire au sein des unités de l’opération MIRADOR, la formalisation de fiches de mise à disposition pour les militaires et la création d’un cadre de riposte judiciaire au terrorisme pourraient inverser la tendance.

La judiciarisation du renseignement et une coordination nationale institutionnalisée se dessinent comme le phare dans la nuit, porteur d’un petit matin d’efficacité et de résilience face à la menace terroriste.

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