Un vent de mutinerie souffle sur Madagascar. Le Corps d’administration des personnes et des services de l’armée de terre (CAPSAT) a annoncé avoir pris le contrôle du pays. Dans un communiqué diffusé à Antananarivo, cette unité d’élite de l’armée a déclaré « agir pour protéger la nation » face à ce qu’elle qualifie de « dérives autoritaires et sociales » du régime.
Le président Andry Rajoelina a rapidement réagi à l’annonce. Pour lui, l’action du CAPSAT est « illégale » et va contre la Constitution et la démocratie. La situation était tendue le samedi 11 octobre dans la capitale, où il y a eu des combats entre l’armée et la gendarmerie. Les soldats du CAPSAT auraient choisi de ne pas tirer sur les manifestants et ont plutôt décidé de les rejoindre.
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D’après RFI, les officiers de la gendarmerie ont reconnu dans une vidéo diffusée dimanche « des excès » commis lors des récentes interventions et ont appelé à la réconciliation entre les deux corps.
Le CAPSAT n’en est pas à sa première action de ce genre. En 2009, il avait déjà joué un rôle décisif dans le coup d’État qui avait conduit Rajoelina au pouvoir. Les protestations, nées fin septembre en raison du coût élevé de l’eau et de l’électricité, se sont transformées en revendication politique majeure.
Alors que le président serait retranché dans un lieu tenu secret et demande un an de plus aux militaires pour satisfaire aux révendications des jeunes, le pays s’enfonce dans une période d’incertitude, avec une armée divisée et une population en ébullition.
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