Au Cameroun, la Commission électorale nationale autonome Elecam a proclamé ce mardi Paul Biya vainqueur de l’élection présidentielle avec 53,66 % des voix. Mais à peine les résultats annoncés, Issa Tchiroma Bakary, principal opposant au président sortant, a rejeté ces chiffres et revendiqué sa propre victoire.
Dans un message publié sur ses plateformes numériques, l’ancien ministre de la Communication affirme avoir obtenu 54,8 % des suffrages selon les compilations internes de son équipe, contre 31,3 % pour Paul Biya.
« Suite à la compilation des résultats donnés au sortir des urnes et rendus publics par Elecam le soir du 12 octobre, compilés par nos soins sur un échantillon des 18 départements constituant 80 % de l’électorat camerounais, celui donné vainqueur est S.E. M. Issa Tchiroma Bakary », peut-on lire dans son communiqué.
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Malgré la contestation, Issa Tchiroma s’est adressé directement à Paul Biya dans un ton de fermeté et d’ouverture. « On ne négocie pas la liberté d’un peuple qui souffre. C’est moi qui vous tends la main, prenez-la pour une transition apaisée », a-t-il déclaré tout en invitant le chef de l’État à engager un dialogue pacifique pour garantir la stabilité du pays.
À 92 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, s’apprête à entamer un huitième mandat. Même si l’opposition est divisée, la réponse d’Issa Tchiroma pourrait changer la situation après les élections, alors que beaucoup s’inquiètent de possibles tensions après le vote.
Pour l’heure, Elecam maintient la validité de ses résultats, tandis que l’opposition promet de saisir les instances légales et internationales. Le Cameroun, lui, retient son souffle, entre crainte d’instabilité et espoir d’alternance pacifique.
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