Le Japon autorise enfin la pilule contraceptive du lendemain en vente libre, une décision longtemps attendue par les défenseurs des droits reproductifs. Son fabricant, Aska Pharmaceutical, a obtenu « l’autorisation de fabrication et de commercialisation » après huit ans de négociations avec le ministère de la Santé.
Officiellement, aucune restriction d’âge ni consentement parental obligatoire pour les mineures n’est imposé. Toutefois, le médicament sera classé comme « médicament nécessitant des conseils », ce qui signifie que les femmes doivent le prendre en présence d’un pharmacien.
Cette exigence pourrait compliquer l’accès au médicament, notamment les week-ends, lorsque la plupart des pharmacies japonaises sont fermées. Le coût est estimé entre 40 et 51 euros.
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Jusqu’à présent, la pilule n’était délivrée que sur ordonnance médicale, ce qui décourageait les femmes, en particulier les adolescentes ou les victimes de viol, de se la procurer. Même dans le cadre d’une expérimentation lancée il y a deux ans, les patientes devaient prendre le médicament devant un médecin et fournir une pièce d’identité, les moins de 18 ans étant obligées d’être accompagnées d’un parent.
Les critiques soulignent que le système médical japonais demeure paternaliste, les médecins cherchent à garder le contrôle sur les choix reproductifs des femmes. Cette approche reflète une société encore très conservatrice. Le Japon était classé 120e sur 156 pays en matière d’égalité hommes-femmes en 2021 par le Forum économique mondial.
Depuis son approbation en 1999, la pilule contraceptive reste peu utilisée, avec seulement 3 % des femmes en âge de procréer y ayant recours, contre environ un tiers en France. En comparaison, l’avortement est légal depuis 1948 et autorisé jusqu’à 22 semaines de grossesse.
Ainsi, même si la pilule du lendemain est désormais théoriquement accessible sans prescription, la condition de la prise en présence d’un pharmacien continue de limiter son usage.
