Le paludisme, maladie transmise par les moustiques, menace de reprendre du terrain en Afrique subsaharienne. Un rapport publié le 21 octobre 2025 par l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) et Malaria No More Royaume-Uni tire la sonnette d’alarme. Sans un sursaut de financement, la région pourrait perdre 83 milliards de dollars de PIB et compter près d’un million de décès supplémentaires d’ici 2030.
Intitulé « The Price of Retreat », le rapport estime que la lutte contre le paludisme stagne après vingt ans de progrès, en raison du désengagement financier international. En 2023, 263 millions de cas ont été recensés dans le monde, soit 11 millions de plus que l’année précédente. Ce recul s’explique par un triple facteur : changement climatique, résistance aux médicaments et aux insecticides, et instabilité mondiale.
L’Afrique reste l’épicentre de la maladie, concentrant 95 % des cas mondiaux et 590 000 décès en 2023. Plusieurs pays ont déjà signalé une hausse des contaminations en 2025, aggravée par les fortes pluies.
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La publication du rapport intervient à quelques semaines de la 8e reconstitution des ressources du Fonds mondial prévue le 21 novembre en Afrique du Sud. Ce fonds finance près de 60 % des programmes de lutte contre le paludisme à l’échelle internationale.
Selon les modélisations réalisées, une réduction des financements provoquerait une flambée des cas, une explosion de la mortalité et des pertes économiques massives. À l’inverse, un financement complet permettrait d’ajouter 230 milliards de dollars au PIB de la région et de sauver près de 2 millions de vies d’ici 2030.
Les auteurs du rapport appellent les dirigeants africains et les pays du G7 à faire de la lutte contre le paludisme une priorité stratégique, rappelant qu’il s’agit non seulement d’un enjeu sanitaire, mais aussi économique et humain pour la stabilité mondiale.
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