Le président camerounais Paul Biya a été officiellement réélu pour un huitième mandat avec 53,66 % des suffrages, selon les chiffres publiés par le Conseil constitutionnel. S’il conserve la tête de l’État, ce résultat contraste fortement avec ses précédents succès électoraux.
En effet, depuis l’introduction du multipartisme au Cameroun dans les années 1990, jamais le chef de l’État n’avait obtenu un score aussi bas. En 2018, il s’imposait encore avec 71,28 % des voix, après avoir atteint 77,99 % en 2011, 70,92 % en 2004 et 92,57 % en 1997.
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La chute de près de 18 points en sept ans traduit une érosion visible de sa base électorale, nourrie par la lassitude d’une population confrontée à la crise économique, aux tensions dans les régions anglophones et à une opposition plus structurée.
À 92 ans, le doyen des dirigeants africains fait face à une société plus exigeante, portée par une jeunesse connectée et désireuse de changement. Pour de nombreux observateurs, ce scrutin révèle moins une victoire triomphale qu’un signal d’alerte adressé au régime.
Malgré la contestation de l’opposition, les résultats ont été validés sans surprise par le Conseil constitutionnel. Reste à savoir si le pouvoir tirera les leçons de cette désaffection électorale qui, pour la première fois depuis quatre décennies, fissure le socle de stabilité dont Paul Biya se réclamait.
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