samedi 15 novembre 2025

Ghana : l’enseignement en langues locales devient obligatoire dans les écoles de base

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Au Ghana, le gouvernement a décrété que toutes les écoles de base devront désormais enseigner en langues locales, une mesure présentée comme un tournant culturel et pédagogique majeur.

La décision a été annoncée le 24 octobre par le ministre de l’Éducation, Haruna Iddrisu, qui y voit un moyen « d’améliorer les résultats d’apprentissage et de protéger l’identité culturelle du pays ». Cette politique rompt avec la domination de l’anglais, langue héritée de la colonisation britannique.

Selon les études de l’UNESCO et de la Banque mondiale, les enfants apprennent mieux lorsqu’ils sont formés dans leur langue maternelle, surtout durant les premières années. Le gouvernement ghanéen espère ainsi renforcer la compréhension, l’estime de soi et l’inclusion dans les classes.

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Mais la mise en œuvre s’annonce complexe. Le Ghana compte plus de 70 langues, dont 11 reconnues pour l’éducation, comme le twi, l’ewe, le dagbani ou le ga. Dans les grandes villes, la diversité linguistique rend le choix d’une langue commune difficile. De plus, la majorité des manuels scolaires sont encore en anglais, et les enseignants réclament une formation adaptée.

Une initiative similaire avait déjà été tentée au début des années 2000, avant d’être abandonnée faute de moyens. Cette fois, le gouvernement assure que la stratégie sera progressive et accompagnée de ressources pédagogiques nouvelles.

Le débat dépasse les frontières du Ghana. En Afrique, plusieurs pays cherchent à concilier identité linguistique et compétitivité mondiale. Si le Ghana parvient à surmonter les défis logistiques, il pourrait devenir un modèle d’éducation enracinée dans la culture africaine et tournée vers l’avenir.

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