Au Burkina Faso, l’Assemblée législative de transition a mis fin ce mardi 28 octobre 2025, à plus de vingt ans d’existence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La dissolution de l’institution, adoptée à l’unanimité, constitue la première étape de la réorganisation de l’appareil politique souhaitée par la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré.
« Il s’agit de refonder l’État et de rationaliser nos institutions », a déclaré le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, à la suite du vote. Son ministère assurera désormais la responsabilité de l’organisation des scrutins.
Créée en 1998, la Céni était une structure indépendante chargée de garantir la transparence des élections. Elle réunissait quinze commissaires issus des formations politiques et de la société civile.
Mais pour le pouvoir actuel, cette architecture institutionnelle n’avait plus sa raison d’être. Le régime critique depuis plusieurs mois une commission jugée coûteuse, inefficace et vulnérable aux influences extérieures.
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Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, revendique une rupture avec « les pratiques politiques anciennes ». Mi-juillet, il avait déjà fait adopter un projet de loi préparant cette dissolution.
La transition burkinabè, initialement prévue pour deux ans, a été prolongée jusqu’en 2029. D’ici là, les élections présidentielle, législatives et locales devraient être organisées par le ministère de l’Administration, sous la supervision du gouvernement militaire.
Cette décision, lourde de symboles, réflète la volonté du régime de centraliser le pouvoir et de se libérer des institutions héritées de la démocratie multipartite. Dans un pays encore éprouvé par l’insécurité et les violences jihadistes, le calendrier électoral reste plus que jamais incertain.
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