Le Brésil tente encore de comprendre l’une des interventions policières les plus sanglantes de son histoire. Mardi 28 octobre 2025, une vaste opération menée dans les favelas de Rio de Janeiro contre le Comando Vermelho, puissant gang de narcotrafiquants, a fait au moins 119 morts, dont quatre policiers.
Baptisée « Opération endiguement », l’offensive visait à freiner l’expansion du Comando Vermelho, qui contrôle plusieurs zones sensibles de la ville. Dès l’aube, environ 2 500 agents ont pris d’assaut les complexes de favelas de Penha et Alemão, considérés comme les bastions du groupe criminel. Les autorités évoquent 113 arrestations, la saisie de 91 fusils d’assaut et d’une importante quantité de drogue.
Cette intervention dépasse en nombre de victimes le tristement célèbre massacre de Carandiru de 1992, où 111 détenus avaient été tués près de São Paulo. À Rio, les précédentes opérations meurtrières de 2021 et 2022 avaient fait respectivement 28 et 25 morts.
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Le gouverneur de l’État, Claudio Castro, proche de l’ex-président Jair Bolsonaro, a salué un « succès », malgré l’indignation croissante. Le ministre de la Justice Ricardo Lewandowski a affirmé que le gouvernement fédéral, dirigé par Luiz Inacio Lula da Silva, n’avait pas été informé de l’opération. Lula s’est dit « sidéré » par le bilan, tout en appelant à une lutte coordonnée contre le trafic « sans mettre en danger les innocents ».
L’ONU, par la voix d’Antonio Guterres, a réclamé une enquête rapide et indépendante. Des habitants dénoncent des exécutions sommaires, tandis qu’un juge de la Cour suprême a convoqué le gouverneur Castro pour s’expliquer. L’identité de la majorité des victimes reste encore inconnue, nourrissant le doute sur les véritables circonstances du drame.
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