L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé, le 7 novembre 2025, la note souveraine du Cameroun à « B », assortie d’une perspective négative. Si elle salue la discipline budgétaire et la résilience de la croissance, l’agence américaine pointe la faiblesse de la gouvernance et les incertitudes politiques liées à la succession du président Paul Biya.
Selon Fitch, la solidité des fondamentaux économiques justifie le maintien de la note : la croissance du PIB devrait atteindre 3,9 % en 2025 et 4,1 % en 2026, tandis que la dette publique reste contenue à environ 40 % du PIB. L’agence note également les progrès dans la mobilisation des recettes non pétrolières et la réduction progressive des arriérés intérieurs, passés à 388 milliards de FCFA à mi-2025.
Toutefois, les vulnérabilités structurelles demeurent. Fitch relève des retards récurrents dans le paiement de la dette extérieure non commerciale, une gestion de trésorerie fragile, et la persistance des interventions quasi-fiscales de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), représentant 0,7 % du PIB, que le gouvernement s’est engagé à supprimer d’ici 2026.
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Sur le plan politique, l’agence juge que la réélection du président Paul Biya, 92 ans, avec 53,7 % des suffrages, prolonge la stabilité immédiate mais alimente les incertitudes sur la transition du pouvoir. Fitch estime que les divisions internes au sein du RDPC, les tensions dans les régions anglophones et la menace de groupes armés dans le nord représentent des risques majeurs.
À l’international, Fitch salue la réduction du déficit du compte courant à 3 % du PIB d’ici 2026, portée par la hausse des cours du cacao et une politique de substitution aux importations. L’agence souligne aussi le soutien constant des bailleurs, avec la perspective d’un nouveau programme du FMI en 2026 et d’une émission d’Eurobond la même année.
La note « B » traduit la résilience de l’économie camerounaise, mais la perspective négative rappelle la fragilité de sa stabilité politique et institutionnelle. Pour Fitch, la consolidation budgétaire devra s’accompagner de réformes structurelles durables afin de restaurer la confiance des investisseurs et d’assurer une transition apaisée.
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