La Cour suprême brésilienne a rejeté vendredi l’appel de l’ex-président Jair Bolsonaro contre sa condamnation à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État. Cela réduit fortement ses chances d’éviter la prison.
Le recours avait déjà été refusé la semaine dernière, mais la juridiction devait encore entériner officiellement sa décision. L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022), âgé de 70 ans, avait été déclaré coupable en septembre d’avoir dirigé une « organisation criminelle » pour maintenir son autoritarisme au pouvoir après la victoire de Luiz Inacio Lula da Silva en octobre 2022.
Selon le parquet, le complot prévoyait l’assassinat de Lula et du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, chargé du dossier. L’opération a échoué faute de soutien des hauts responsables militaires.
Une source judiciaire a indiqué que la défense pourrait déposer un dernier recours dans les cinq jours, mais celui-ci pourrait être rapidement rejeté par M. Moraes, mettant ainsi un terme à la procédure. Bolsonaro, assigné à résidence depuis août, pourrait donc être incarcéré dès la dernière semaine de novembre.
LIRE AUSSI : Bénin : le président Louis Vlavonou livre son avis sur la révision de la Constitution
En raison de problèmes de santé liés aux séquelles d’un coup de couteau reçu en 2018, l’ex-président pourrait demander à purger sa peine à domicile, comme ce fut le cas pour Fernando Collor de Mello (1990-1992), condamné à huit ans de prison pour corruption.
Dans son appel, la défense avait, après avoir dénoncé des « profondes injustices » et les « ambiguïtés et contradictions » du procès, sollicité une réduction de peine. Ce que le juge Moraes a rejeté. Pour lui, Bolsonaro a joué un rôle central dans la tentative de coup d’État et sa responsabilité dans les événements du 8 janvier 2023, lorsque des centaines de partisans ont pris d’assaut des bâtiments gouvernementaux à Brasília.
Le magistrat a assuré que la procédure n’avait porté aucune atteinte au droit de la défense et que tous les éléments de preuve avaient été accessibles aux avocats. « La décision justifie toutes les étapes du calcul de la peine », a-t-il écrit.
Ce procès a tendu les relations bilatérales, notamment avec les États-Unis, où Donald Trump et son gouvernement ont critiqué le processus. En effet, le président Trump accuse les autorités brésiliennes de poursuivre injustement l’ex-dirigeant. Le juge Moraes est depuis juillet la principale cible de sanctions américaines, étendues à son épouse en septembre.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
