En Guinée, une simple addition a suffi pour provoquer un débat enflammé autour de la monnaie nationale. En séjour à Conakry pour un concert, l’artiste ivoirien Suspect 95 a surpris ses fans avec la publication d’une facture de 1 805 000 francs guinéens (GNF) pour trois plats. « Mdr, mon cœur s’est coupé hien ! Facture de 3 plats… j’ai oublié où j’étais », a-t-il écrit, visiblement amusé par le montant inscrit sur la note.
D’abord choqué en pensant à une addition exorbitante, le rappeur se rend ensuite compte qu’il s’agit de 1 805 000 GNF, soit environ 117 272 francs CFA. Une somme bien moins impressionnante qu’elle n’en avait l’air. Pour lui, la publication relevait simplement de l’humour, un clin d’œil à la différence entre les monnaies de la sous-région.
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Mais du côté guinéen, la plaisanterie ne passe pas. Plusieurs internautes y voient une moquerie envers le franc guinéen, qu’ils considèrent comme un symbole de souveraineté économique et d’identité nationale. Dans les commentaires, les critiques s’enchaînent. « L’artiste ivoirien Suspect 95 vient encore se moquer de notre monnaie. Après Apoutchou National et d’autres, c’est lui qui ridiculise pas », écrit un internaute qui appelle les promoteurs culturels à « fixer des conditions » aux artistes invités.
D’autres rappellent la valeur symbolique du franc guinéen. L’un évoque même Ahmed Sékou Touré en rappelant que « la liberté dans la pauvreté vaut mieux que la richesse dans l’esclavage », pour souligner le contraste entre une monnaie souveraine et le franc CFA. Cette controverse réflète une fois de plus, la sensibilité des débats monétaires en Afrique de l’Ouest, où l’humour et le patriotisme se confrontent fréquemment.
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