Ce lundi 17 novembre, un tribunal spécial du Bangladesh a condamné à mort l’ex-Première ministre Sheikh Hasina pour son rôle dans la répression des émeutes de 2024. « Tous les éléments (…) constitutifs de crime contre l’humanité sont réunis », a déclaré le juge Golam Mortuza Mozumder lors du verdict rendu contre l’accusée, jugée en son absence depuis son exil en Inde et qui a toujours nié les accusations.
Le procès, ouvert en juin à Dacca, portait sur cinq chefs d’accusation relevant des crimes contre l’humanité. Selon le tribunal, Mme Hasina, surnommée la « bégum de fer » et âgée de 78 ans, aurait incité et ordonné des meurtres au cours des manifestations antigouvernementales qui avaient secoué le pays en juillet et août 2024. Ces soulèvements avaient conduit à sa démission après quinze ans de pouvoir et fait au moins 1 400 morts, essentiellement des civils, selon l’ONU.
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Lors d’une interview avec l’AFP en octobre 2025, l’ancienne dirigeante avait rejeté toutes les charges, parlant de « farce politique » et de verdict « anticipé ». Dans un communiqué publié ce lundi, elle a maintenu que « les jugements prononcés contre moi proviennent d’un tribunal illégal, nommé et présidé par un gouvernement non élu et dépourvu de mandat démocratique. Ils sont motivés politiquement et manquent d’impartialité ».
À Dacca, la police a été placée en état d’alerte et déployée en nombre autour du tribunal et dans les points névralgiques de la ville pour assurer la sécurité et procéder à des contrôles stricts, ont constaté les journalistes sur place.
Lors des débats, le procureur Tajul Islam avait demandé la peine capitale, estimant que « pour un simple meurtre, la peine de mort est la règle. Pour 1 400 meurtres, elle la mérite 1 400 fois ». Selon lui, Mme Hasina est « une criminelle endurcie qui n’a montré aucun remords pour sa brutalité ».
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