Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi le plan de paix porté par Donald Trump pour Gaza, un texte qui prévoit notamment le déploiement d’une force internationale. Les États-Unis, à l’origine de la résolution, ont exercé une forte pression sur les membres du Conseil en avertissant d’un risque réel de reprise des hostilités.
Treize membres ont voté pour. Washington, par la voix de son ambassadeur Mike Waltz, a décrit le texte comme « historique et constructif ». La Russie et la Chine ont choisi l’abstention.
La résolution américaine, remaniée à plusieurs reprises au cours d’âpres négociations, approuve le plan du président américain ayant permis l’entrée en vigueur, le 10 octobre, d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans un territoire épuisé par deux années de combats déclenchées après l’attaque meurtrière du mouvement islamiste le 7 octobre 2023.
Le document, consulté par l’AFP, autorise la création d’une « force internationale de stabilisation » (ISF) chargée d’appuyer la sécurisation des frontières avec Israël et l’Égypte, de superviser la démilitarisation de la bande de Gaza, de neutraliser « les groupes armés non étatiques », de protéger les civils et d’encadrer la formation d’une police palestinienne.
La composition de cette force reste absente du texte
La résolution, soutenue par l’Autorité palestinienne, confie également un mandat courant jusqu’au 31 décembre 2027 à un « Comité de la paix », chargé d’assurer une transition à Gaza jusqu’à la réforme de l’Autorité palestinienne. Le plan en vingt points annexé au document précise que Donald Trump doit présider cette instance.
Contrairement aux premières versions, la résolution mentionne la possibilité d’un État palestinien. Elle affirme qu’après la réforme de l’Autorité palestinienne et l’avancement des travaux de reconstruction à Gaza, « les conditions pourraient finalement permettre un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’État ».
Une perspective immédiatement rejetée par Israël. « Notre opposition à un État palestinien, quel que soit le territoire, reste la même », a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Son ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a même réclamé lundi l’arrestation de Mahmoud Abbas et l’élimination d’autres dirigeants palestiniens dans l’éventualité d’une reconnaissance d’un État palestinien par l’ONU.
Avant le vote, l’ambassadeur israélien Danny Danon a rappelé une « exigence fondamentale », partagée par les États-Unis : la restitution des corps des trois derniers otages présents à Gaza.
LIRE AUSSI : Sénégal : Ousmane Sonko s’apprête à écrire à Diomaye Faye
Des réserves russes
La France, qui a voté en faveur du texte, estime qu’il répond « aux besoins les plus urgents des populations » tout en consolidant les efforts diplomatiques en cours. « Nous avons veillé à inclure des éléments essentiels pour nous, notamment des références à la perspective d’un État palestinien », a indiqué une source diplomatique.
La Russie, à l’origine d’un texte concurrent, affirme que la résolution américaine ne va pas assez loin sur cette question et dit défendre un « engagement indéfectible » en faveur de la solution à deux États.
Le projet russe, également consulté par l’AFP, n’autorise ni la formation du Comité de la paix ni le déploiement d’une force internationale. Il demande au secrétaire général de l’ONU de présenter des « options » sur ces deux points.
Plusieurs États membres ont aussi exprimé des réserves, évoquant un manque de clarté dans les missions attribuées à l’ISF et au Comité de la paix. Face à ce qu’ils qualifient de « tentatives de division », les États-Unis ont intensifié leurs efforts pour obtenir un vote favorable.
« Tout refus de cette résolution revient à soutenir la domination du Hamas ou la reprise de la guerre avec Israël, plongeant la région dans un conflit sans fin », a insisté Mike Waltz dans une tribune publiée vendredi dans le Washington Post.
Washington a également mis en avant la large coalition qui soutienne ce texte, en diffusant une déclaration commune signée avec le Qatar, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
