La République démocratique du Congo reconduit pour six mois l’interdiction des minéraux issus de 38 sites artisanaux de l’Est du pays. Le ministère des Mines pointe la continuité des réseaux illégaux qui financent les groupes armés actifs dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
Depuis février, les gisements de coltan, cassitérite et wolframite sont interdits d’exploitation. Ces minéraux, précurseurs du tantale, de l’étain et du tungstène, sont cruciaux pour l’électronique, l’automobile et l’aéronautique. Les sites concernés, principalement situés à Masisi et Kaléhé, demeurent sous l’influence de groupes rebelles, dont le M23, responsables de milliers de morts et de déplacements massifs de populations.
Le ministère des Mines ne se limite pas à reconduire la mesure. L’arrêté signé le 3 novembre prévoit désormais des audits indépendants menés par des organismes nationaux et internationaux, dont l’ONU et l’OCDE, afin de renforcer la traçabilité et d’assainir des chaînes d’approvisionnement souvent contournées par des réseaux transfrontaliers. Plusieurs partenaires internationaux ont déjà alerté sur les failles persistantes dans les mécanismes de certification.
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La décision intervient dans un contexte tendu avec les multinationales. Kinshasa a engagé en 2024 des poursuites en France et en Belgique contre des filiales d’Apple, accusées d’avoir utilisé des minerais « pillés » dans l’Est du pays.
La firme américaine a rejeté les accusations et affirmé avoir interrompu tout achat en provenance du Congo et du Rwanda. Mais la polémique révèle, une fois encore, les difficultés des géants technologiques à garantir une traçabilité sans faille.
En parallèle, plusieurs plaintes visant Apple, Google, Tesla, Dell et Microsoft autour du cobalt congolais ont été écartées aux États-Unis, tout en accentuant la pression internationale autour des chaînes d’approvisionnement des minerais stratégiques.
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