mercredi 19 novembre 2025

Afrique : accusé de menacer la santé des bébés, Nestlé réagit

Le géant mondial de l’alimentation, Nestlé, se retrouve au centre d’une controverse après des accusations sur l’ajout de sucre dans les céréales pour bébés commercialisées en Afrique. Cette pratique, dénoncée par plusieurs ONG et experts en santé publique, serait absente dans les produits équivalents vendus en Europe, ce qui suscite des critiques sur un « double standard » nutritionnel.

Une enquête menée par l’ONG suisse Public Eye, confirmée par Al Jazeera, révèle que la majorité des produits Cerelac distribués dans les pays africains contiennent du sucre ajouté, contrairement aux mêmes produits en Suisse, Allemagne ou Royaume-Uni. Cette situation va à l’encontre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui alerte sur les risques de préférences alimentaires pour le sucre dès le plus jeune âge et la contribution possible à l’obésité infantile.

Dans une lettre ouverte adressée au PDG de Nestlé, Philipp Navratil, 19 organisations africaines de la société civile ont dénoncé ce double standard et exigé le retrait des produits riches en sucre. « Si le sucre ajouté ne convient pas aux enfants européens, il ne convient pas non plus aux enfants d’Afrique », écrivent-elles.

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La réponse de Nestlé

Face aux accusations, Nestlé a rejeté le rapport de Public Eye, le qualifiant de « trompeur et infondé ». La société affirme que son approche nutritionnelle est uniforme dans tous les pays et que des versions sans sucre ajouté existent déjà sur 97 % des marchés africains, avec un objectif de 100 % d’ici fin 2025.

Une préoccupation majeure pour la santé publique

L’obésité infantile progresse en Afrique et touche environ 5,1 % des enfants de moins de cinq ans, un chiffre presque doublé depuis 1990. Public Eye a analysé près de 100 produits Cerelac dans 20 pays africains. Cette structure révèle que 90 % contenaient du sucre ajouté, avec des portions contenant en moyenne 6 grammes de sucre, et jusqu’à 7,5 grammes dans certains produits destinés aux bébés de six mois au Kenya.

D’autres pays comme le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie affichent également des niveaux élevés de sucre par portion, allant de 4,2 à 6,8 grammes. Cette controverse souligne l’importance de la nutrition des enfants et la responsabilité des entreprises en Afrique, alors que l’OMS rappelle qu’il faut protéger les enfants des effets du sucre dès leur jeune âge.

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