Cinquante élèves ont réussi à fuir leurs ravisseurs entre vendredi 21 et samedi 22 novembre, après l’attaque de l’école catholique Saint Mary de Papiri, dans l’État du Niger. L’Association chrétienne du Nigeria a confirmé dimanche que les enfants avaient retrouvé leurs familles. Mais l’angoisse ne disparaît pas, avec 253 élèves et 12 enseignants encore captifs, dans l’un des cas d’enlèvement collectif les plus graves qu’ait connu le pays.
Les assaillants ont attaqué l’établissement tôt vendredi matin, emmenant 303 élèves et douze enseignants. Les enfants enlevés, âgés de huit à dix-huit ans, représentent près de la moitié des inscrits de l’école. « Cinquante élèves se sont échappés et ont retrouvé leurs parents », a annoncé l’Association chrétienne dans un communiqué.
Parmi les familles, l’attente reste insoutenable. Amose Ibrahim, père de trois enfants kidnappés, a raconté à Reuters son désarroi : « Beaucoup de parents tournent autour de l’école. Ils espèrent, mais leurs enfants ne sont pas parmi les évadés ». Le révérend Bulus Dauwa Yohanna, président de l’Association chrétienne du Nigeria dans l’État du Niger et propriétaire de l’école, a appelé à poursuivre les prières pour le retour des otages.
Face à cette crise, le président Bola Tinubu a ordonné l’embauche de 30 000 policiers supplémentaires et le retrait de tous les agents affectés à la protection des VIP. Les forces devront se concentrer sur les zones rurales, régulièrement frappées par les groupes armés. Quarante-sept collèges du nord ont été fermés par mesure de sécurité.
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L’attaque s’inscrit dans une série de violences survenues ces derniers jours. Lundi, vingt-cinq jeunes filles ont été enlevées dans un lycée de l’État de Kebbi. Mardi soir, une église d’Eruku a été attaquée en plein culte en direct, faisant deux morts et trente-huit otages, finalement secourus selon le gouvernement. Samedi, treize femmes musulmanes ont été kidnappées dans l’État de Borno, près d’un bastion jihadiste.
Le pape Léon XIV a lancé dimanche un appel à la libération « immédiate » des otages. Le président américain Donald Trump a de son côté dénoncé « une honte » et menacé d’intervenir militairement, des propos que les autorités nigérianes ont qualifié de « fondamentalement erronés ».
Le traumatisme de Chibok en 2014 demeure vivace : plus de dix ans après l’enlèvement de près de 300 lycéennes, certaines restent introuvables. Pour Aisha Yesufu, cofondatrice du mouvement Bring Back Our Girls, les enlèvements persistent car « les autorités ne font rien ».
Le gouvernement de l’État du Niger a reproché à l’école Saint Mary d’avoir repris ses activités sans autorisation préalable, exposant élèves et enseignants à « un risque évitable ». Les unités tactiques de la police et les forces militaires ratissent actuellement les forêts environnantes, dans une zone où les groupes armés exploitent le terrain pour se dissimuler.
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