Le Chili passe à une nouvelle étape dans la régulation de l’usage des smartphones en milieu scolaire. Ce mardi 2 décembre 2025, le Parlement a adopté un projet de loi qui interdit l’usage des téléphones portables dans toutes les écoles primaires et secondaires du pays. La mesure, soutenue par le gouvernement du président Gabriel Boric, doit être promulguée dans les prochains jours.
La loi prévoit une entrée en vigueur dès mars prochain dans les établissements publics et privés. Elle couvre l’ensemble des espaces scolaires, même si chaque école devra adopter un règlement intérieur pour définir les modalités d’application. Le ministère de l’Éducation voit dans cette décision une réponse urgente à un phénomène jugé alarmant.
Nicolas Cataldo, ministre de l’Éducation, décrit l’usage intensif du téléphone à l’école comme « un fléau hors de contrôle » et « l’une des principales pandémies qui affectent les enfants ». Le député Diego Schalper, co-auteur du texte, ajoute que la présence constante des smartphones entraîne des dépendances et « nuit au processus pédagogique ».
Dans les rangs de l’opposition, la députée Marcia Raphael défend une position similaire. Elle rappelle que cette mesure ne s’attaque pas à la technologie en elle-même, mais cherche à renforcer la concentration, les performances scolaires, la vie communautaire et la santé émotionnelle des élèves.
La loi n’écarte toutefois pas toute utilisation. Les élèves qui présentent des besoins éducatifs particuliers, confrontés à une urgence ou suivis pour une condition médicale pourront garder leur appareil.
Cette décision a été prise à la suite des inquiétudes croissantes autour de l’usage des smartphones chez les jeunes. Le Brésil a déjà adopté une interdiction comparable en janvier, suivie par la Finlande en août. La Corée du Sud, l’Italie et la France possèdent également des réglementations similaires, même si leur application reste parfois difficile.
Selon l’Unesco, 40 % des systèmes éducatifs dans le monde appliquent désormais des restrictions sur les smartphones à l’école, un chiffre en hausse par rapport à 2023. Le Chili rejoint ainsi un mouvement mondial qui cherche à protéger le bien-être et l’apprentissage des élèves.
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