Arrivé à Brazzaville dans la nuit du vendredi au samedi 29 novembre en provenance de Dakar, où il aura passé moins de quarante-huit heures, l’ex-président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, évincé le 26 novembre par un coup d’État militaire, n’a pas prolongé son séjour en République du Congo. L’ancien chef de l’État a quitté la capitale congolaise dès le lendemain pour une destination tenue discrète jusqu’à ce week-end.
Selon les informations de Jeune Afrique, confirmées par une source diplomatique marocaine et par l’intéressé lui-même, Umaro Sissoco Embaló s’est envolé pour le Maroc, où il a été accueilli dans la plus grande discrétion. Rabat figure parmi les pays africains qui entretiennent des relations régulières avec la Guinée-Bissau et qui avaient suivi de près les tensions politiques ayant précédé la prise de pouvoir par les militaires.
D’après un proche de l’ex-président, Umaro Sissoco Embaló aurait choisi le Maroc pour des raisons « de sécurité et de stabilité ». En effet, le pays dispose d’infrastructures diplomatiques et sécuritaires adaptées à l’accueil d’un ancien chef d’État. Il aurait également bénéficié de garanties personnelles qui lui permettent de s’installer provisoirement dans le royaume en attendant l’évolution de la situation dans son pays.
Ce voyage se déroule alors que la junte conduite par le général Horta N’Tam déclare détenir l’autorité sur l’ensemble des institutions nationales. Le commissariat électoral, qui devait annoncer les résultats de l’élection présidentielle quelques heures après le putsch, a suspendu toute proclamation officielle. Plusieurs sources locales affirment que les chiffres non publiés donnaient Fernando Dias, candidat de l’opposition, en tête du scrutin.
La situation place désormais la CEDEAO dans une position délicate. L’organisation ouest-africaine, qui a déjà suspendu la Guinée-Bissau, tente de maintenir le dialogue tout en dénonçant le renversement du président élu. Une délégation conduite par Julius Maada Bio a été dépêchée à Bissau, mais les premières discussions apparaissent similaires aux scénarios observés au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger.
Depuis son installation au Maroc, Umaro Sissoco Embaló suit de près les développements politiques dans son pays. Selon son entourage, il reste convaincu que la communauté internationale finira par exiger la publication des résultats électoraux et un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Pour l’heure, aucune demande d’asile politique officielle n’a été annoncée par Rabat.
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