Les ennuis s’accumulent pour Umaro Sissoco Embaló. À peine renversé du pouvoir à Bissau, l’ex-président de la Guinée-Bissau se retrouve au cœur d’une affaire d’escroquerie présumée devant la justice sénégalaise. Selon le quotidien EnQuête, une femme d’affaires marocaine l’accuse de l’avoir dépouillée de biens meubles estimés à plus d’un milliard de francs CFA dans le cadre de relations professionnelles.
D’après la plaignante, Umaro Sissoco Embaló aurait passé plusieurs commandes dans son entreprise sans procéder au moindre paiement. Entre 2024 et 2025, plusieurs procédures ont été engagées au Sénégal pour tenter d’obtenir réparation. Toutefois, ces démarches ont systématiquement été bloquées en raison du statut présidentiel d’Embaló, qui lui conférait une protection juridique étendue.
Le litige s’est également déplacé sur le terrain commercial. La femme d’affaires avait saisi le tribunal du commerce afin d’obtenir une saisie conservatoire sur les comptes bancaires de l’ex-chef d’État. Mais dans une ordonnance rendue en décembre 2024, la justice sénégalaise avait rappelé que « le Président de la République en exercice de l’État de la Guinée-Bissau bénéficie d’une immunité d’exécution », ce qui empêchait toute mesure de contrainte ou de gel d’avoirs.
Ce verrou juridique a sauté avec la chute d’Embaló. Ses conseillers juridiques ne bénéficient plus du bouclier lié à la fonction présidentielle, ce qui ouvre désormais la voie à une relance du dossier. Selon EnQuête, les avocats de la femme d’affaires se préparent à réactiver les procédures en instance pour tenter de récupérer les créances qu’elle estime dues.
Cette affaire s’ajoute aux déboires de l’ex-président renversé par un coup d’Etat qualifié par plusieurs observateurs de « combine ». En effet, la chute du pouvoir, survenue à seulement 24 heures de la proclamation des résultats de la présidentielle, intervient dans une Guinée-Bissau politiquement instable, où la fin du mandat d’Embaló continue d’alimenter controverses et questions.
Sa situation judiciaire pourrait donc évoluer rapidement dans les jours ou semaines à venir, à mesure que la justice sénégalaise détermine si les poursuites peuvent reprendre leur cours normal.
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