Les douleurs lombaires chroniques touchent plus d’une personne sur dix au cours de sa vie et figurent parmi les principales causes d’incapacité dans le monde.Une récente étude menée en Norvège apporte toutefois une lueur d’espoir. Marcher au moins 78 minutes chaque jour réduit de manière significative le risque de développer ces douleurs persistantes.
Cette recherche, conduite par l’Université norvégienne des sciences et de la technologie, s’appuie sur un suivi rigoureux de 11 194 adultes, âgés d’au moins 20 ans et qui ne présentent aucun antécédent de lombalgie au début de l’étude. Entre 2017 et 2023, les participants ont porté des accéléromètres placés à la cuisse et au bas du dos afin de mesurer avec précision leur activité physique quotidienne. Cette méthode objective rompt avec les études antérieures, souvent basées sur des déclarations personnelles.
Les résultats, publiés dans Jama Network, révèlent que 1 659 participants ont développé des douleurs lombaires chroniques, définies par une persistance des symptômes sur une période d’au moins trois mois. L’analyse des données montre une corrélation nette entre la durée de marche quotidienne et la réduction du risque. Les individus qui marchent quotidiennement entre 78 et 100 minutes présentent un risque réduit de 13 %, tandis que ceux qui dépassent les 100 minutes voient leur risque diminuer jusqu’à 23 %.
Fait notable, l’intensité de la marche pèse moins que sa durée. Une marche modérée, régulière et prolongée semble donc suffire à produire des effets protecteurs. Cette observation renforce l’accessibilité de la marche comme outil de prévention, sans exigence d’effort intense ni d’équipement particulier.
Sur le plan physiologique, la marche favorise la circulation sanguine dans les muscles dorsaux, renforce les muscles stabilisateurs du tronc et améliore la nutrition des disques intervertébraux grâce aux variations de pression générées par le mouvement. Ces mécanismes contribuent au maintien de la santé de la colonne vertébrale.
Les chercheurs reconnaissent toutefois le caractère observationnel de l’étude, qui ne permet pas d’établir une relation de causalité formelle. Des essais cliniques contrôlés restent attendus. En attendant, ces résultats offrent des pistes solides pour les politiques de santé publique, qui pourraient encourager la marche quotidienne comme mesure simple, gratuite et durable de prévention des lombalgies chroniques.
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