Sur TikTok, des vidéos diffusent des informations fausses ou amplifiées (retraits d’espèces fictifs, amendes inventées, couvre-feu inexistant) et génèrent des millions de vues ainsi que des revenus importants pour leurs créateurs. Ces contenus utilisent des images d’illustration et des voix artificielles dans le but de provoquer des réactions d’indignation ou d’enthousiasme parmi les utilisateurs.
Victor (nom d’emprunt), 29 ans, originaire de la région marseillaise, confie gagner entre 1 500 et 4 500 euros par mois en publiant des « histoires farfelues » sur deux ou trois comptes, principalement centrées sur des faits divers et l’insolite, rapporte l’AFP. Pour lui, l’objectif est la monétisation. Eric, depuis Dakar, utilise le compte d’un ami en France pour contourner les restrictions géographiques et financer ses dépenses personnelles.
Océane Herrero, journaliste et autrice du livre Le système TikTok, souligne que ces vidéos, conçues pour susciter une forte réaction émotionnelle, participent à « l’industrialisation des fausses informations ». Les contenus viraux vont du deepfake de dirigeants politiques à des rumeurs de kidnappings ou d’animaux sauvages errants, souvent ponctués d’emojis et de points d’exclamation pour maximiser l’engagement.
Le phénomène inquiète. La multiplication de comptes créés par une seule personne sous différents pseudonymes fragilise la confiance dans l’information et dans les institutions politiques. TikTok affirme lutter contre la désinformation et dispose de mécanismes de sanction via son « Creator Rewards Program », mais des milliers de comptes continuent de prospérer grâce à des contenus trompeurs.
L’AFP, comme d’autres organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok pour vérifier certaines vidéos, dans l’espoir de limiter l’impact de la désinformation sur la plateforme.
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