En République démocratique du Congo, Emmanuel Ramazani Shadary, figure majeure de l’opposition et secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a été arrêté dans la nuit du 15 au 16 décembre 2025 à son domicile de la commune de la Gombe, à Kinshasa. L’homme, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, est un proche de l’ex-président Joseph Kabila.
Selon des sources proches du dossier, l’opération a eu lieu aux alentours de 3 h 30. Un important dispositif sécuritaire, composé principalement d’éléments de la Garde républicaine, s’est déployé autour de son domicile. Des hommes armés ont procédé à une fouille des lieux, saisi plusieurs téléphones portables avant de conduire Emmanuel Ramazani Shadary à bord de véhicules militaires vers une destination inconnue.
Au matin du 16 décembre, sa famille n’avait toujours pas obtenu d’informations sur son lieu de détention. Des démarches entreprises auprès du camp Tshatshi, siège de la Garde républicaine, n’ont pas permis de confirmer sa présence.
La formation politique de l’intéressé a vivement réagi. Aubin Minaku, vice-président du PPRD, a dénoncé une arrestation menée dans des conditions jugées préoccupantes, évoquant également une perquisition nocturne au siège du Front commun pour le Congo (FCC). Il a appelé à la libération immédiate de son camarade, estimant que de telles méthodes portent atteinte à la cohésion nationale.
Ces derniers mois, Emmanuel Ramazani Shadary avait fait l’objet de restrictions judiciaires, notamment une interdiction de sortie du territoire, sur fond de soupçons de liens avec la rébellion de l’est du pays. Il s’était aussi illustré par des prises de position critiques à l’égard du pouvoir et du procès contre Joseph Kabila, ainsi que par son rejet des accords diplomatiques conclus à Washington et à Doha.
