Dimanche, lors d’une conférence de presse, l’homme le plus riche d’Afrique, Aliko Dangote, a exposé les principaux freins au développement du secteur pétrolier nigérian. Le milliardaire a dénoncé un scandale de corruption évalué à cinq millions de dollars, qui met en cause le directeur de la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), et a évoqué l’influence durable de la mafia pétrolière sur le secteur.
Il a décrit les tensions récurrentes avec les distributeurs et les autorités de régulation depuis l’entrée en service de sa raffinerie, un projet évalué à 20 milliards de dollars. « Nous nous trouvons dans une logique de jeu du chat et de la souris, et, tôt ou tard, quelqu’un finira par céder », a-t-il affirmé. Il a aussi expliqué que des actes de sabotage, notamment contre la raffinerie publique de Port Harcourt, ont ralenti la remise en état des infrastructures étatiques.
Aliko Dangote a ensuite insisté sur l’ampleur de la criminalité dans l’industrie pétrolière nigériane. « La mafia pétrolière dépasse en dangerosité les cartels de drogue », a-t-il déclaré. A ses dires, sa raffinerie avait perdu pour environ 82 millions de dollars d’équipements volés. Selon lui, certains de ces actes visaient à contraindre l’entreprise à déposer d’importantes demandes d’indemnisation auprès des compagnies d’assurance.
Pour conclure, l’homme d’affaires a insisté sur la charge mentale exceptionnelle qu’impose la direction d’une raffinerie, jugeant ce niveau de tension dissuasif pour quiconque. Il a même avancé qu’il conseillerait cette mission à un ennemi, tant le secteur concentre contraintes, dangers et enjeux financiers majeurs.
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