lundi 22 décembre 2025

Royaume-Uni : licencié à 62 ans, il postule à 900 emplois 

Licencié en mars 2024 à la suite d’une restructuration, Jim Herrington ne s’attendait pas à vivre une traversée du désert aussi longue. À 62 ans, cet ancien spécialiste du marketing digital originaire du Suffolk, au Royaume-Uni, a dû déposer près de 900 candidatures avant de retrouver un emploi, neuf mois plus tard.

Après son départ, Jim Herrington s’est lancé dans une recherche méthodique et intensive. Chaque candidature faisait l’objet d’un CV personnalisé, d’une lettre de motivation dédiée, parfois même d’une présentation spécifique au poste, sans recourir à l’intelligence artificielle. Il multipliait également les prises de contact directes avec les employeurs et participait à des événements professionnels en présentiel.

Il organisait ses journées comme de véritables journées de travail. Dès 8 heures du matin, il passait en revue les offres, ciblait les postes selon leur pertinence, le secteur et la localisation. Ouvert à des déplacements importants, il se disait prêt à parcourir jusqu’à une heure de route pour se rendre au bureau, comme il l’avait fait plus tôt dans sa carrière.

Mais à mesure que les refus s’accumulaient, la confiance s’est érodée. Les retours des recruteurs se contredisaient. Certains exigeaient une expérience strictement sectorielle, d’autres se disaient ouverts à des profils variés. Tantôt jugé surqualifié, tantôt pas assez spécialisé, Jim Herrington avait le sentiment que son âge pesait davantage que ses plus de quarante années d’expérience.

Selon lui, l’essor de l’intelligence artificielle dans les processus de recrutement aggrave la situation. Si l’IA peut accélérer le tri des candidatures, elle favoriserait surtout les profils capables d’aligner les bons mots-clés, au détriment de candidats pourtant compétents. L’apparition d’entretiens vidéo automatisés renforce, à ses yeux, un sentiment de déshumanisation et de manque de respect envers les postulants.

Il pointe également un problème récurrent, le flou des offres d’emploi. L’absence de précisions sur les attentes réelles, l’expérience recherchée ou le niveau de rémunération conduit, selon lui, à une perte de temps massive pour les candidats. « Si les salaires avaient été clairement indiqués, j’aurais pu éviter des centaines de candidatures inutiles », estime-t-il.

La situation s’est finalement débloquée en décembre 2024. Omega Diagnostics, une entreprise spécialisée dans les tests de santé, l’a contacté dès le lendemain de sa candidature. « Ils m’ont dit : « Votre parcours est impressionnant. Pouvons-nous vous parler ? » », raconte-t-il. Il est aujourd’hui directeur marketing de l’entreprise.

Là où d’autres voyaient un handicap, Omega Diagnostics a considéré son ancienneté comme un atout. Son expérience dans plusieurs industries et sa capacité à apporter un regard neuf ont fait la différence.

Aujourd’hui, Jim Herrington se dit épanoui. Le poste est bien rémunéré, proche de chez lui et s’inscrit dans un secteur ayant un impact concret sur la vie des gens. Une issue positive après une épreuve longue et éprouvante, qui l’a aussi contraint à renforcer sa résilience.

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