Au Bénin, le ministère de l’Économie et des Finances a officiellement lancé, ce mardi 23 décembre 2025, la phase II du Système d’Encadrement des Missions Officielles (SEMO II). La cérémonie, organisée à Cotonou, a réuni les principaux acteurs de la chaîne de gestion des finances publiques et a constitué une nouvelle étape dans la modernisation de l’administration béninoise.
Mis en place en novembre 2020 par la Direction nationale du contrôle financier, le SEMO s’inscrit dans une réforme visant à renforcer la maîtrise de la dépense publique, améliorer la transparence et rationaliser l’organisation des missions administratives. Selon Victorin Chincoun, la première phase a permis des avancées notables, notamment le contrôle des chevauchements de missions, l’identification d’agents ou de grades fictifs et une meilleure allocation des ressources de l’État.
Entre son lancement et aujourd’hui, le système a enregistré plus de 2,1 millions d’ordres de mission initiés, dont près de 538 000 validés, soit un taux d’exécution de 25,34 %. Pour les missions à l’extérieur, 30 345 ordres ont été élaborés, avec un taux de validation de 20,40 %. Malgré ces résultats, plusieurs limites ont été relevées, notamment en matière de flexibilité, de prise en compte de certaines catégories de missions et d’interconnexion avec les autres systèmes financiers de l’État.
Une plateforme plus performante et plus ouverte
Le SEMO II repose sur une nouvelle architecture technologique, plus ouverte et évolutive. Présentant les innovations du système, Marzouck Ousmane Bawa a indiqué qu’il permet désormais une gestion à distance des missions, avec des fonctionnalités renforcées. Le dispositif intègre notamment la détection automatique des chevauchements de missions pour un même agent, la gestion simplifiée des missions collectives, la génération automatique des ordres de mission pour les conducteurs de véhicules, ainsi que le contrôle de la surcharge et de l’utilisation des véhicules administratifs.
Fin des paiements en espèces
Autre avancée majeure, la dématérialisation complète du paiement des frais de mission. Représentant le Trésor public, Olivier Hounkpatin a annoncé la fin de la manipulation des chèques et des espèces pour les missions à l’intérieur du pays. Les paiements s’effectuent désormais par virement bancaire, carte ou monnaie électronique, directement sur les comptes bancaires ou téléphones des agents concernés.
Pour le directeur national du contrôle financier, Aristide Aboyi Edah Sohou, cette bancarisation renforce la sécurité des fonds publics et réduit considérablement les risques de fraude. Les frais de mission peuvent désormais être liquidés et payés avant même le démarrage de la mission, une évolution majeure dans la gestion administrative.
Vers une gouvernance financière renforcée
Les équipes techniques préparent déjà les prochaines évolutions du système. D’après Alain Ahounou, directeur des systèmes d’information du ministère de l’Économie et des Finances, le SEMO II intégrera prochainement la signature électronique généralisée ainsi qu’un dispositif de traçabilité géographique et temporelle des missions. À terme, ces innovations mettront fin aux visas physiques dans les commissariats.
Lors du lancement, Tidjani Habib a exhorté l’ensemble des acteurs de la chaîne d’exécution des dépenses publiques à s’approprier pleinement l’outil. Pour le ministère, le SEMO II constitue désormais un levier stratégique en faveur de la transparence, de la sécurisation et de la rationalisation des dépenses publiques. Cette réforme vise à renforcer durablement la gouvernance financière au Bénin.

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