Les députés algériens doivent se prononcer ce mercredi sur un projet de loi pour criminaliser la colonisation française, qui s’est étendue de 1830 à 1962. Présenté pour la troisième fois, ce texte suscite déjà des tensions diplomatiques avec Paris. Pour ses auteurs, il constitue un « acte de souveraineté et de fidélité à l’histoire nationale ».
Le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a convoqué les 407 députés pour examiner le projet. Selon lui, ce texte envoie « un message politique clair exprimant l’attachement de l’Algérie à ses droits inaliénables et sa loyauté envers les sacrifices de son peuple ».
Le projet se structure en cinq chapitres et détaille les exactions commises durant la colonisation, notamment tortures, pillages et exécutions. Il appelle également la France à restituer certaines archives, dont les sites d’essais nucléaires et les cartes des zones minées.
Le texte impose des peines de prison ferme pour tout Algérien qui glorifie la période coloniale. Depuis 2001, cette mesure constitue la troisième initiative de ce type. Un projet similaire en 2005 avait été rejeté par le président Bouteflika. L’objectif affiché par les autorités consiste à protéger la mémoire nationale et à prévenir toute tentative de réhabilitation d’une période historique caractérisée par l’occupation et les violences coloniales.
En cas d’adoption, la loi viserait également à obtenir des excuses officielles de la France, considérées comme un préalable à une « réconciliation mémorielle » entre les deux pays. Le vote de ce mercredi pourrait donc marquer une nouvelle étape dans les relations franco-algériennes et relancer le débat sur le rôle de la mémoire coloniale dans la diplomatie contemporaine.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
