La prolifération de maisons closes au Burkina Faso, combinée aux alertes répétées de l’ambassade du Nigeria, a conduit la Division des investigations criminelles (DIC) de la police nationale à mener une vaste opération contre un réseau de traite humaine. Au total, une vingtaine de personnes ont été interpellées pour des faits de proxénétisme, de trafic de personnes et d’activités criminelles connexes.
Selon les enquêteurs, les suspects opéraient principalement au Nigeria, où ils sillonnaient plusieurs villages afin de recruter de jeunes filles. Ces dernières étaient attirées par des promesses d’emplois bien rémunérés au Burkina Faso. Une fois convaincues, elles étaient convoyées par mini-bus ou véhicules d’occasion vers le Bénin.
Arrivées à Cotonou, les victimes se voyaient remettre de faux documents nigérians, incluant de fausses identités et des dates de naissance falsifiées, afin de brouiller leur traçabilité. Le voyage se poursuivait ensuite jusqu’au Burkina Faso, où le piège se refermait.
À leur arrivée, les téléphones portables et les documents d’identification des jeunes femmes étaient systématiquement confisqués par des individus présentés comme des « tutrices ». Ces dernières se chargeaient ensuite de leur « placement » dans des bars, maisons closes ou auberges, avec la complicité de certains gérants d’établissements.
Soumises à la prostitution, les victimes étaient contraintes de verser la somme minimale de 1 300 000 francs CFA, soit environ 2 000 euros, pour espérer recouvrer leur liberté. Une dette quasi impossible à rembourser, maintenant les jeunes femmes dans un cycle d’exploitation.
Au cours des perquisitions menées dans les lieux d’hébergement, la police a également mis au jour un réseau de trafic de drogue. Les forces de l’ordre ont par ailleurs saisi des objets liés à plusieurs cambriolages.
L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuels complices et de démanteler l’ensemble de la chaîne de traite, tandis que les victimes ont été prises en charge par les services compétents.
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