À Libreville, les habitants descendent dans les rues pour dénoncer les crimes rituels contre les enfants. Et pour cause, l’émotion a gagné la capitale gabonaise après l’assassinat de Pascal Cameron Loko, collégien de 13 ans, retrouvé cinq jours après sa disparition dans la fosse septique de son immeuble.
Selon la police, l’un des quatre suspects interpellés reconnaît avoir tué le jeune garçon sur ordre d’un commanditaire présumé, à des fins fétichistes. Face à cette tragédie, les proches exigent que les enquêtes soient menées sérieusement et que les responsables soient punis. De son côté, le gouvernement annonce un renforcement de la sécurité et la mise en place de mesures pour protéger les mineurs.
Lors de cette manifestation, des pancartes brandies par les participants affichaient des messages tels que : « Je suis Cameron », « Nos enfants ne sont pas de la viande » ou encore « Justice pour Cameron ». L’arrière-grand-mère du jeune garçon, madame Koumba, a exprimé sa colère en ces mots : « On ne veut plus cela, on n’a même pas encore enterré Cameron… Que le président de la République prenne ses responsabilités ».
D’autres manifestants ont dénoncé le silence des autorités judiciaires. « Le silence du procureur général est dû à quoi ? Qu’on nous l’explique », s’agace un habitant. À 500 mètres du départ, la police met fin à la marche et précise que les organisateurs n’avaient pas obtenu d’autorisation.
Elvis Ebang Ondo, président de l’Association de lutte contre les crimes rituels, signale une hausse inquiétante de ces actes. « Depuis bientôt deux semaines, on enregistre plus de cinq cas de corps sans vie, de corps avec prélèvements d’organes. Et je constate avec beaucoup de regrets qu’on ne fait que tourner sur place », a-t-il déploré.
Ces crimes se produisent à quelques jours de la formation d’un nouveau gouvernement, attendue depuis novembre, ce qui augmente l’inquiétude des citoyens pour la sécurité des enfants.
