Confronté à une insécurité persistante, le régime militaire nigérien durcit le ton. Le régime militaire adopte un projet d’ordonnance qui décrète la mobilisation générale et ouvre la voie à la réquisition de personnes et de biens. Par cette décision, le gouvernement entend renforcer la riposte contre les groupes jihadistes qui endeuillent le pays depuis plusieurs années.
La décision a été annoncée à l’issue d’un Conseil des ministres, selon un communiqué officiel consulté samedi par l’AFP. Les autorités y précisent que, dans le cadre de cette mobilisation générale, « peuvent être réquisitionnés les personnes, les biens et les services pour contribuer à la défense de la patrie, dans le respect de la législation et de la réglementation en vigueur ».
Cette décision exceptionnelle s’inscrit dans un climat sécuritaire dégradé. Le pays fait face à des attaques répétées dans plusieurs régions, surtout à l’ouest, le long des frontières avec le Mali et le Burkina Faso, et au sud-est, autour du bassin du lac Tchad. Ces violences provoquent la mort de centaines de civils et de militaires, en dépit des actions menées par les forces de défense et de sécurité.
La mobilisation générale ouvre la voie à une implication accrue de la population et des ressources nationales dans l’effort de guerre. Elle pourrait concerner aussi bien la mise à disposition de moyens logistiques que la participation directe de certains citoyens à des missions de soutien ou de défense, selon les modalités qui seront précisées ultérieurement par les autorités.
Depuis sa prise de pouvoir après le coup d’État de juillet 2023, le régime militaire place la sécurité au cœur de son action. Les autorités enchaînent les annonces et engagent plusieurs réformes afin de freiner la progression des groupes armés. La nouvelle ordonnance s’inscrit dans cette dynamique. Elle constitue une étape de plus dans la stratégie adoptée et traduit la volonté du pouvoir de mobiliser toute la nation face à une menace considérée comme existentielle.
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