Le président Patrice Talon a pris clairement position en faveur de la révision constitutionnelle qui instaure un Sénat au Bénin. Dans une interview diffusée sur la télévision nationale, le chef de l’État a défendu cette réforme qu’il considère comme un instrument de stabilisation politique et de consolidation du développement.
Pour lui, la compétition politique permanente paralyse l’action publique. « Il n’est pas bien qu’on fasse de la politique une adversité constante au point d’empêcher le développement », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je suis en fin de mandat, et il serait regrettable que je ne fasse rien pour changer les choses ».
Patrice Talon a dénoncé une atmosphère de rivalité destructrice et pointe du doigt son prédécesseur, Boni Yayi, qu’il accuse d’avoir tenté de bloquer ses réformes depuis 2016. « Depuis 2016, mon prédécesseur Boni Yayi s’emploie avec beaucoup d’énergie à faire échec à toutes les réformes, quelle qu’elles soient », a-t-il dénoncé.
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Sans se présenter comme l’auteur de la proposition de loi, Talon en est devenu le principal défenseur. Il voit dans l’instauration d’un Sénat un moyen de réduire la tension politique et d’assurer la continuité institutionnelle. Le président a même évoqué la possibilité d’une loi pour écarter Boni Yayi et lui-même de la scène politique.
La proposition de loi, portée par les députés Aké Natondé et Assan Séïbou, sera examinée ce matin à l’Assemblée nationale. Le débat autour de cette révision s’annonce intense dans un climat politique déjà tendu, entre partisans d’une réforme institutionnelle apaisante et opposants craignant une manœuvre politique de fin de mandat.
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