C’est fait. Le Congrès brésilien a officialisé ce mercredi 17 décembre 2025 l’adoption d’une loi qui réduit la peine des condamnés pour l’attaque du 8 janvier 2023 à Brasilia et pour le projet de coup d’État orchestré par l’ex-président Jair Bolsonaro. Condamné en septembre à 27 ans de réclusion pour tentative de coup d’État, l’ancien président pourrait voir sa peine ramenée à deux ans et quatre mois si le texte entre en vigueur.
Le projet de loi, soutenu par la majorité conservatrice, a été approuvé au Sénat par 48 voix contre 25, après avoir déjà été adopté par la Chambre des députés. La décision suscite une forte polémique, et des manifestations contre la mesure ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs grandes villes du pays le dimanche 14 décembre.
Dans une vidéo, Flávio Bolsonaro, fils de l’ex-président et candidat pressenti pour 2026, a qualifié ce vote de « ce qui était possible dans ce contexte » et a précisé que les supporters de son père espéraient une amnistie générale.
De son côté, le président Luiz Inacio Lula da Silva a annoncé qu’il opposerait son veto à la loi, mais le Congrès pourrait revenir sur cette décision. Sans le nouveau texte, Jair Bolsonaro, 70 ans, resterait incarcéré environ huit ans avant de pouvoir bénéficier d’un aménagement de peine. En revanche, si la loi était promulguée, sa période de détention pourrait être réduite à quatre ans, voire à deux ans, selon l’interprétation des textes.
La loi prévoit également la liberté conditionnelle pour plusieurs dizaines de partisans de l’ex-président condamnés pour avoir participé à l’assaut du 8 janvier 2023, au cours duquel des milliers de bolsonaristes avaient saccagé le Parlement, le palais présidentiel et la Cour suprême, exigeant une intervention militaire pour déloger Lula.
Le sénateur centriste Renan Calheiros a dénoncé le vote comme une « farce » et quitté la séance. Ce dernier accuse certains alliés du gouvernement d’avoir laissé passer le texte pour obtenir des soutiens sur d’autres dossiers fiscaux. Du côté de l’opposition, on craint que le texte ne profite finalement à d’autres condamnés que ceux visés initialement.
Les bolsonaristes, minoritaires dans un Parlement conservateur, tentaient depuis février de faire voter une amnistie totale. Conscients de l’impossibilité d’obtenir ce résultat avant les vacances parlementaires, ils se sont contentés d’une réduction de peine partielle, qu’ils présentent comme « une première étape ».
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