La localité de Guessabo, dans le département de Zoukougbeu (région du Haut-Sassandra), a été le théâtre de vives tensions ce mardi 10 juin 2025. Un groupe de jeunes en colère a attaqué et détruit une maison de fétiches appartenant à un sergent-chef de l’armée, avant de s’en prendre à plusieurs de ses biens personnels et commerciaux. La gendarmerie a interpellé quatre individus dans le cadre de cette affaire qui continue de secouer la commune.
Selon les premiers éléments recueillis sur le terrain, les faits se sont produits dans le quartier Guinéen, où se trouve la bâtisse rituelle incriminée. Cette maison, utilisée pour des pratiques traditionnelles par le sergent-chef K.M., en service à Man, était depuis quelque temps source de tensions avec les jeunes du quartier. Ces derniers considéraient la présence des fétiches comme un obstacle spirituel et social, nuisible à leur avenir.
Malgré plusieurs alertes adressées à l’intéressé et un accord conclu avec les autorités locales pour retirer les objets cultuels au plus tard le lundi 9 juin, le militaire ne s’est pas exécuté. Le lendemain, la jeunesse locale, excédée, a décidé de passer à l’action.
Dégâts matériels et pillage en cascade
Les manifestants ont d’abord pris d’assaut la maison de fétiches, la démolissant entièrement. Puis, dans un élan de colère, ils ont saccagé un maquis appartenant également au sergent-chef. Plusieurs casiers de boissons ont été détruits, des meubles vandalisés et des équipements renversés.
La furie des assaillants ne s’est pas arrêtée là. Une autre résidence privée du militaire a aussi été prise pour cible. Là, les jeunes ont emporté des biens personnels, notamment de l’argent liquide, un poste téléviseur, et divers effets.
Intervention rapide de la gendarmerie
Informée des troubles, la gendarmerie nationale a promptement déployé un détachement de l’escadron de Daloa pour sécuriser la zone. Quatre suspects ont été arrêtés dans le cadre de cette opération : Sery Podé Armand (39 ans), Tayou Zéadé Cyrille (21 ans), Taoplé Sépé Romaric (29 ans) et Traoré Karim (26 ans), tous de nationalité ivoirienne.
Les forces de l’ordre poursuivent actuellement les investigations pour identifier d’autres auteurs de ces actes de vandalisme, de pillage et d’atteinte aux biens privés.
Vers une médiation pour restaurer la paix sociale
Face à l’émoi suscité par ces violences, les autorités administratives locales, appuyées par les chefs coutumiers et leaders communautaires, ont entamé des démarches de médiation pour apaiser les esprits et prévenir toute escalade.
La situation est, à ce jour, redevenue calme et sous contrôle, mais l’enquête ouverte devra permettre de déterminer les responsabilités exactes et de comprendre les raisons profondes ayant conduit à cette flambée de violence dans une localité jusque-là paisible.
Ce fait divers met en lumière les tensions persistantes entre croyances traditionnelles et perceptions modernes au sein de certaines jeunesses rurales, appelant à un dialogue renforcé entre générations et communautés.
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