Le tribunal de Malabo a ouvert, ce lundi 30 juin 2025, le procès très médiatisé surnommé « l’affaire du Trésor ». Une affaire dans laquelle plusieurs anciens hauts responsables de la Direction générale de l’assurance et de la réassurance (DGAR) seraient impliqués.
Au centre des accusations se trouve Baltasar Ebang Engonga, dit « Bello », neveu du président Teodoro Obiang Nguema, poursuivi pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et abus de pouvoir.
Ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) et figure influente du régime, Baltasar Engonga est accusé d’avoir transféré plusieurs millions de francs CFA vers des comptes offshore, notamment aux îles Caïmans.
Le parquet réclame contre lui une peine de huit ans de prison pour détournement, quatre ans et cinq mois pour enrichissement illicite, ainsi que six ans et un jour pour abus de fonction, en plus d’une amende de 910 millions de FCFA et d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.
Six autres coaccusés, dont Carmelo Julio Matogo Ndong et Florentina Iganga Iñandji, sont poursuivis pour complicité dans ce système présumé de captation illégale de fonds.
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L’affaire a pris une tournure scandaleuse fin 2024, lorsque des centaines de vidéos intimes ont été diffusées, montrant Baltasar Engonga dans des actes sexuels enregistrés dans son bureau ministériel et d’autres locaux officiels, parfois en compagnie d’épouses ou proches de membres du gouvernement.
Ces enregistrements, saisis lors de son arrestation en octobre 2024, ont provoqué une onde de choc nationale. En réaction, les autorités ont interdit toute relation sexuelle dans les bureaux administratifs et renforcé la surveillance par caméras.
Fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la CEMAC, et neveu du président Obiang, « Bello » symbolise les luttes de pouvoir au sein d’une élite régulièrement accusée de corruption.
Certains observateurs y voient une manœuvre politique destinée à éliminer un rival potentiel dans la course à la succession du chef de l’État, alors que le vice-président Teodoro Obiang Mangue, lui-même visé par plusieurs enquêtes pour corruption, consolide son influence.
Les avocats de Baltasar Engonga dénoncent un procès à caractère politique et contestent la validité des preuves présentées. L’audience, prévue sur trois jours, doit encore entendre les plaidoiries avant un verdict attendu dans les prochaines semaines.
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