Condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans les attentats de Bali en 2002, Umar Patek, alias Hisyam bin Alizein, fait à nouveau parler de lui en Indonésie. Ce dernier qui a lancé récemment sa marque de café à Surabaya, dans un établissement branché de l’île de Java, suscite une vive polémique et ravive les traumatismes liés à l’attentat le plus meurtrier de l’histoire du pays.
En effet, le 12 octobre 2002, deux explosions simultanées avaient tué 202 personnes et blessé plus de 200 autres dans deux établissements très fréquentés de Kuta, sur l’île de Bali. L’attaque, orchestrée par le groupe terroriste Jemaah Islamiyah auquel appartenait Patek, avait ciblé principalement des touristes. Parmi les victimes : 88 Australiens, 38 Indonésiens, 25 Français, 24 Britanniques, et 7 Américains.
Membre actif du réseau affilié à Al-Qaïda, Umar Patek avait également participé à la fabrication des bombes utilisées lors des attentats contre des églises à Jakarta en décembre 2000, qui avaient fait 18 morts.
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Longtemps recherché par les États-Unis, l’Australie et l’Indonésie, il avait été arrêté en janvier 2011 à Abbottabad, au Pakistan, la même ville où Oussama Ben Laden sera tué quelques mois plus tard. Il avait ensuite été extradé vers l’Indonésie et condamné en 2012 à 20 ans de prison.
Sa remise en liberté anticipée, autorisée pour « bonne conduite », avait déjà suscité la controverse. Mais c’est surtout sa reconversion publique dans un secteur commercial aussi populaire que le café qui choque aujourd’hui.
Pour de nombreux Indonésiens, voir un ancien terroriste condamné s’afficher en entrepreneur prospère, sans réelle contrition publique, représente une blessure ouverte. Les familles des victimes, en particulier, dénoncent une forme d’impunité morale.
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