Le Sénégal est actuellement très actif sur la scène diplomatique. Alors que le président Diomaye Faye s’est rendu en Côte d’Ivoire la semaine dernière, le Premier ministre Ousmane Sonko prévoit quant à lui de se rendre prochainement dans les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel. Cette série de déplacements laisse penser que les nouveaux dirigeants sénégalais pourraient tenter une médiation entre la CEDEAO et les États sahéliens qui ont exprimé leur volonté de quitter l’organisation ouest-africaine.
Pour en savoir plus sur cette situation, nous avons interviewé le chercheur sénégalais Pape Ibrahima Kane, spécialiste des questions régionales en Afrique. Selon lui, il y a une certaine continuité dans l’action de la diplomatie sénégalaise, qui cherche à jouer un rôle de médiateur dans les conflits régionaux.
Le chercheur souligne que le Sénégal a une longue tradition de diplomatie active et de recherche de solutions pacifiques aux conflits. Il estime que les dirigeants sénégalais actuels sont conscients des enjeux de la crise entre la CEDEAO et les États sahéliens, et qu’ils cherchent à préserver la stabilité et la coopération régionale.
Pape Ibrahima Kane explique que le Sénégal a déjà montré son engagement envers la médiation en Afrique, notamment en jouant un rôle clé dans la résolution de la crise en Gambie en 2017. Selon lui, les autorités sénégalaises sont bien positionnées pour faciliter le dialogue entre la CEDEAO et les États sahéliens, en raison de leur crédibilité et de leur expérience dans la région.
Cependant, le chercheur souligne également les défis auxquels le Sénégal pourrait faire face dans ce processus de médiation, notamment la nécessité de trouver un terrain d’entente entre les différentes parties et de gérer les intérêts divergents. Il souligne également l’importance d’une approche inclusive, en impliquant tous les acteurs concernés, y compris la société civile et les groupes armés présents dans la région sahélienne.
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