Au Mali, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a ordonné à toutes les femmes qui voyagent à travers le Mali de porter le voile islamique, le hijab. L’injonction, diffusée le week-end du 19 octobre 2025 sur les réseaux sociaux, marque un nouveau durcissement idéologique dans un pays déjà fragilisé par l’insécurité et les tensions religieuses.
Cette décision fait suite à la reprise des activités de la compagnie de transport Diarra, dont le JNIM avait imposé la suspension en septembre pour son prétendu soutien à l’armée malienne. La société a dû présenter des excuses au groupe djihadiste pour obtenir l’autorisation de rouvrir ses gares le 20 octobre et de relancer ses bus trois jours plus tard.
La reprise reste toutefois conditionnée. Toutes les voyageuses doivent désormais porter le hijab, exigence étendue à l’ensemble des moyens de transport du pays. Une mesure qui rappelle les pratiques imposées lors de la prise de Tombouctou par les groupes djihadistes en 2012.
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La blogueuse et militante Fatouma Harber, témoin de cette époque, redoute un retour en arrière. « Ce sont toujours les femmes les premières cibles. En 2012, elles ne pouvaient plus aller au marché ni porter leurs habitudes traditionnelles. Les écoles mixtes étaient interdites », a-t-elle déclaré.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix féministes dénoncent une dérive liberticide et appellent à l’unité nationale. Un membre du Conseil national de transition estime que les djihadistes cherchent à « installer l’idée que l’État n’a plus de contrôle sur le territoire ».
L’islamologue Al Hassan Bah rappelle que cette obligation ne trouve aucun fondement dans les textes religieux. « Le prophète Muhammad n’a jamais contraint les femmes à porter le voile. Le hijab relève d’un choix de foi, non d’une imposition », a-t-il rappelé.
Depuis septembre, le JNIM multiplie les attaques contre les transports : incendies de camions-citernes, enlèvements de chauffeurs, contrôles violents de passagers. Ce nouvel épisode réflète la montée en puissance des djihadistes et leur volonté d’imposer un ordre social inspiré d’une interprétation extrémiste de la charia.
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