Après une pause estivale débutée au lendemain de la fête nationale, le gouvernement béninois s’apprête à reprendre ses activités ce lundi 2 septembre. Parmi les dossiers prioritaires à traiter figurent la les remaniements diplomatiques, la rentrée scolaire l’affaire Hounvi avec le Togo, ainsi que la mise en place d’organes institutionnels essentiels. L’exécutif devra rapidement apporter des solutions concrètes pour préserver la dynamique de développement et garantir la stabilité du pays. Voici un aperçu des enjeux qui domineront la fin de l’année 2024.
Remaniement diplomatique : une priorité incontournable
Le gouvernement est attendu sur la nomination de nouveaux ambassadeurs et chefs de mission diplomatiques dans plusieurs pays stratégiques. Les mandats des diplomates en poste au Maroc, aux États-Unis, en Chine, au Koweït, et au Qatar se sont terminés le 31 août 2024, selon une note du ministre des Affaires étrangères.
D’après nos sources, le processus de nomination des nouveaux ambassadeurs est déjà bien avancé. Le gouvernement, désireux de renforcer ses relations internationales, devrait procéder à ces nominations dans les plus brefs délais pour assurer la continuité de sa diplomatie. Dans un contexte mondial marqué par des défis géopolitiques et économiques, ces nominations seront déterminantes pour défendre les intérêts du Bénin sur la scène internationale.
Nomination des ministres conseillers de la République : vers une nouvelle organisation
En parallèle, le chef du gouvernement prévoit de nommer de nouveaux ministres conseillers de la République. Ces hauts fonctionnaires, qui relèvent directement du Président de la République, jouent un rôle crucial dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Leur expertise est souvent sollicitée pour conseiller le chef de l’État sur des dossiers stratégiques tels que la sécurité nationale, l’économie, ou encore la politique étrangère.
Ces nominations, qui concernent une douzaine de postes, pourraient être annoncées dans les semaines à venir, marquant une étape clé dans la réorganisation de l’appareil d’État. Elles visent également à améliorer la coordination entre les différentes instances de l’exécutif, assurant ainsi une mise en œuvre plus efficace des réformes prioritaires. La composition de cette nouvelle équipe sera déterminante pour la suite du mandat présidentiel, notamment face aux défis politiques, économiques et sécuritaires auxquels le Bénin est confronté.
Conseil Économique et Social : une installation imminente des membres
Un autre dossier en attente concerne la mise en place du Conseil Économique et Social (CES) transitoire. La loi organique adoptée en juin 2024 stipule que ce conseil transitoire doit être opérationnel dans les deux mois suivant sa promulgation, un délai qui coïncide avec la rentrée gouvernementale.
Si la promulgation de cette loi est confirmée, la nomination et l’installation des membres du CES transitoire pourraient bien être l’une des premières décisions à l’ordre du jour dès que le Parlement et les institutions concernées auront désigné leurs représentants. Ce conseil, structuré à la fois au niveau départemental et national, jouera un rôle crucial dans les débats économiques et sociaux du pays. Son bon fonctionnement sera essentiel pour l’élaboration des politiques publiques répondant aux aspirations des citoyens et consolidant les acquis du développement.
Tensions avec le Togo : une crise diplomatique à gérer avec précaution
La rentrée gouvernementale pourrait être marquée par la gestion des récentes révélations des autorités judiciaires togolaises concernant “l’enlèvement” du cyberactiviste béninois Steve Amoussou, alias Hounvi, à Lomé. La situation s’est complexifiée lorsque le procureur de la République de Lomé a révélé l’identité de plusieurs personnes impliquées dans cet incident, survenu sans consultation préalable des autorités togolaises.
De plus, l’émission de mandats d’arrêt internationaux par la justice togolaise représente un défi diplomatique sérieux pour le gouvernement béninois, qui devra clarifier sa position lors du premier conseil des ministres post-vacances. La gestion de cette crise, qui pourrait affecter durablement les relations entre Cotonou et Lomé, sera un test important pour l’exécutif.
Gouvernance locale : vers la désignation des chefs de villages et quartiers
La modification du code électoral en mars dernier, notamment la réécriture de l’article 210, stipule que les chefs de villages et de quartiers de ville soient désignés sur la base des résultats des élections communales de 2020. Selon nos informations, la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a déjà sollicité la Cour Suprême pour obtenir la liste définitive des chefs de village ou de quartier de ville.
Une communication pourrait être présentée en conseil des ministres par le ministre en charge des relations avec les institutions, Yvon Detchenou, permettant ainsi la désignation des nouveaux chefs de village ou de quartier de ville avant la fin de l’année. Ces désignations, effectuées par les partis politiques, seront cruciales pour renforcer la gouvernance locale et assurer une meilleure représentation des populations à la base. Les accords de gouvernance entre les partis politiques (UPR, BR et FCBE) pourraient également influencer ces désignations.
Une rentrée politique sous haute surveillance
Tous les regards sont désormais tournés vers l’exécutif, dont les premières actions après la reprise seront scrutées de près. Entre diplomatie, gouvernance locale et crises régionales, le gouvernement béninois devra faire preuve de détermination et de réactivité pour maintenir la stabilité du pays et poursuivre les réformes engagées.
Views: 706