L’agriculture est l’un des secteurs qui emploient une partie importante de la population béninoise, notamment en milieu rural. Elle occupe également une place importante dans l’économie du pays. Selon les données du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) de 2020, elle emploie environ 50 % de la population active et contribue respectivement à hauteur de 28 %, 77 % et 15 % au Produit Intérieur Brut (PIB), aux recettes d’exportation et aux recettes publiques.
Il est donc logique que les gouvernements successifs accordent une attention particulière à ce secteur. Depuis 2016, cet intérêt n’a pas faibli, et il est même renforcé par la politique du gouvernement du Président Patrice Talon, qui met en place de nombreuses mesures incitatives pour améliorer la productivité, afin de lutter contre les pénuries, la cherté des produits, les rendements médiocres, et autres problèmes.
Le gouvernement a mis en place divers mécanismes pour soutenir les producteurs dans toutes les filières. Des Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA) ont été créées, ainsi que d’autres projets de promotion et de développement, pour stimuler et optimiser la production agricole. Une mesure importante dans ce cadre est la mise à disposition de semences sélectionnées, visant à accroître le rendement sur des superficies cultivées plus petites.
En réponse aux difficultés rencontrées par les agriculteurs en matière de semences, le gouvernement a décidé de mettre en place un système semencier formel, garantissant la qualité des semences et des plants, avec une traçabilité claire depuis la sélection jusqu’à la commercialisation, en passant par la multiplication. C’est ainsi que le 24 janvier 2024, le Conseil des Ministres a décidé de la création d’une Société dédiée au développement des semences végétales et des plants. Cette société aura pour mission d’organiser l’industrie semencière autour des espèces vivrières, horticoles, fourragères, fruitières et forestières, afin de répondre aux besoins en semences et plants de qualité, et d’améliorer le taux d’utilisation des semences et plants certifiés, à l’exception des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Des chercheurs des unités et laboratoires sont associés à cette initiative. Cela s’inscrit dans les objectifs des pôles de formation spécialisés, comme l’Université Nationale d’Agriculture, qui travaille en collaboration avec des partenaires internationaux tels que le Fonds Saoudien pour le Développement.
De l’engrais accessible à coût abordable
Concernant les engrais, il est essentiel de disposer d’engrais de qualité à un coût abordable pour faciliter la production. Le gouvernement béninois subventionne donc les engrais qu’il importe à hauteur de milliards de francs CFA. Les prix des engrais livrés aux agriculteurs sont restés stables autour de 240 francs CFA par kg pendant de nombreuses années, grâce à une subvention gouvernementale de 33 % du prix du marché jusqu’en 2020. Pour la campagne agricole 2023-2024, plus de 30 milliards FCFA (49 millions d’euros) de subventions ont été accordés aux producteurs pour les engrais. Cette mesure a été reconduite pour la campagne 2024-2025 avec une enveloppe de 24,4 milliards FCFA, soit 39,7 millions d’euros. Ces initiatives menées depuis quelques années commencent à porter leurs fruits. Cette politique est complétée par la disponibilité de semences sélectionnées. Selon le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, « cette approche vise à encourager les producteurs à accroître leur production et à l’améliorer en adoptant des semences à rendement élevé et des semences hybrides ».
La mécanisation est également une priorité pour le gouvernement. La Société Nationale de Mécanisation Agricole (SoNaMA) a été créée pour favoriser la transition vers une agriculture mécanisée. À terme, ces mesures devraient contribuer à accroître la production agricole et à limiter l’augmentation des prix.
Impacts significatifs
Grâce à ces nombreuses mesures, notamment la subvention des engrais et la mise à disposition de bonnes semences, le gouvernement vise à obtenir des résultats significatifs, tels que l’amélioration des rendements, l’augmentation de la production vivrière et la réduction des importations, la baisse des prix des produits alimentaires pour soutenir les consommateurs, la fourniture de soutien financier et d’assurance aux agriculteurs, la réduction des effets néfastes de l’utilisation non optimale des engrais sur la fertilité des sols, la réduction de la déforestation et l’amélioration de la séquestration du carbone, ainsi que la lutte contre la pauvreté en ciblant les agriculteurs à faibles revenus. Ces mesures devraient également améliorer la nutrition des familles en rendant les produits vivriers plus accessibles à des prix abordables.
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