L’ancien Premier ministre tunisien et figure de proue du parti islamiste Ennahdha, Ali Larayedh, a été condamné à 34 ans de réclusion le vendredi 2 mai. Accusé d’avoir facilité l’envoi de jihadistes tunisiens vers des zones de conflit comme l’Irak et la Syrie, il rejette catégoriquement ces accusations et se dit victime d’un procès politique.
Ali Larayedh, également ancien ministre de l’Intérieur, a été arrêté en décembre 2022 dans le cadre de la loi antiterroriste. Avec d’autres accusés, dont deux ex-membres des forces de sécurité (Fathi Beldi et Abdelkrim Labidi), il a été reconnu coupable d’appartenance à une organisation terroriste. Les peines prononcées vont de 18 à 36 ans de prison, selon des sources judiciaires.
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Depuis sa cellule, Ali Larayedh clame son innocence. « Je suis une victime dans ce dossier. Je ne suis pas un criminel », écrit-il dans une lettre adressée au parquet. Son procès, entamé en novembre 2024, se déroule dans un contexte politique tendu avec la répression d’Ennahdha, bête noire du président Kaïs Saïed depuis sa prise de pouvoir en juillet 2021.
Après la révolution de 2011, la Tunisie a vu une montée en puissance des groupes jihadistes, ce qui a entraîné une série d’attentats meurtriers en 2015. L’ONU estime qu’environ 5 500 Tunisiens ont rejoint des organisations telles que l’État islamique entre 2011 et 2016. Ennahdha est accusé d’avoir fermé les yeux sur ces départs, des accusations que le parti a toujours niées.
Pourtant, Ali Larayedh, en tant que chef du gouvernement en 2013, avait dissous Ansar el-Charia, un groupe considéré comme terroriste. Selon son avocat, le procès manque de preuves tangibles et de témoignages, notamment de responsables de l’époque.
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