Le réalisateur malien Souleymane Cissé, le père du cinéma africain, est décédé ce mercredi 19 février à Bamako à l’âge de 84 ans. Sa disparition marque la fin d’un parcours artistique exceptionnel qui a profondément marqué l’histoire du septième art en Afrique et dans le monde.
Récompensé en 1987 par le Prix du jury au Festival de Cannes pour Yeelen, Souleymane Cissé a été le premier cinéaste d’Afrique subsaharienne à recevoir une distinction sur cette prestigieuse scène. Ce film, véritable chef-d’œuvre, explore le voyage initiatique d’un jeune homme au sein d’une société bambara. Il a ouvert la voie à une reconnaissance internationale du cinéma africain.
Après des études de cinéma en Union soviétique, il a parcouru le Mali en tant que reporter avant de réaliser des œuvres d’exception comme Den Muso, Baara et Finyè. Ces films abordent des thèmes sociaux majeurs, notamment la condition des femmes, la lutte des ouvriers et les révoltes étudiantes. Son engagement artistique reflétait une volonté d’émancipation culturelle et sociale de l’Afrique postcoloniale.
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Au fil des années, Souleymane Cissé a contribué à bâtir une identité cinématographique propre au continent. Ses œuvres mêlent traditions africaines et langage universel, et offre au monde un regard unique sur les cultures et les réalités africaines.
Son héritage demeure une source d’inspiration pour les nouvelles générations. En 2023, il a été récompensé par le Carrosse d’Or à Cannes, un hommage à sa contribution exceptionnelle au cinéma mondial. Sa mort survient à la veille de la 29e édition du Fespaco, où il devait présider le jury.
« Le cinéma aura été ma vie », déclarait-il. Cette vie, dédiée à l’art et à l’Afrique, continuera d’inspirer bien au-delà de son départ.
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