Longtemps associé au tabagisme, le cancer du poumon touche de plus en plus de non-fumeurs. Une vaste étude internationale publiée dans la revue Nature le 2 juillet 2025 révèle que la pollution atmosphérique est une cause sous-estimée mais significative de ce cancer chez les personnes n’ayant jamais fumé.
Les chercheurs ont analysé les tumeurs de 871 patients non-fumeurs issus de 28 pays. Chez ces derniers, ils ont identifié des mutations génétiques similaires à celles causées par le tabac. « La pollution de l’air est fortement associée aux mêmes types de mutations de l’ADN que celles du tabagisme », explique le Pr Ludmil Alexandrov, co-auteur de l’étude.
Les résultats révèlent également une relation dose-effet : plus l’exposition à la pollution est élevée, plus les tumeurs présentent de mutations cancéreuses.
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Des télomères raccourcis et un gène protecteur désactivé
L’étude établit aussi un lien entre pollution et raccourcissement prématuré des télomères, ces extrémités de l’ADN qui protègent les chromosomes. Normalement, ce phénomène déclenche une réponse de défense cellulaire via le gène TP53, un mécanisme perturbé par les mutations induites par la pollution.
Résultat : les cellules deviennent plus instables, se divisent de manière incontrôlée et augmentent le risque de cancer.
Si la pollution est identifiée comme le principal facteur environnemental, l’étude confirme également que le tabagisme passif accélère le raccourcissement des télomères, bien qu’il soit considéré comme un facteur secondaire.
Autre découverte : une signature mutationnelle inconnue présente chez les non-fumeurs malades, mais absente chez les fumeurs. Son origine reste pour l’heure indéterminée.
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