Même mort, Ricco a eu le dernier mot. Le tribunal de Bourgoin-Jallieu a rendu son verdict ce vendredi 4 juillet 2025 : le chant du coq ne constitue pas une nuisance sonore. La plainte déposée par une voisine excédée a donc été rejetée. Cette dernière est condamnée à verser 3 500 euros aux anciens propriétaires de Ricco, dont 2 000 euros au titre du préjudice moral et 1 500 euros pour couvrir les frais de justice.
Ricco, le coq devenu un symbole rural, a été tué par un renard le 23 juin. Mais son histoire, largement relayée par les médias, a connu un épilogue judiciaire inattendu. Installée en 2021 dans le quartier de Boussieu, en Isère, une voisine avait porté plainte, jugeant que les chants de Ricco (de jour comme de nuit) troublaient son sommeil et nuisaient à sa tranquillité dans le jardin.
Ses demandes : le départ du coq, 2 000 euros de préjudice moral, et 5 800 euros de frais de justice. En face, les Charreton, résidents depuis 25 ans d’une ancienne ferme, ont défendu eux-mêmes leur cause.
À l’audience, Alexia Charreton a exprimé son incompréhension en ces mots : « Ce n’est pas normal d’arriver dans un lieu avec une identité rurale et de vouloir tout changer ».
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Le tribunal a retenu l’argument de la ruralité. Les Charreton ont aussi pu s’appuyer sur la fameuse « loi du coq Maurice », adoptée en 2021, qui protège les sons et odeurs du patrimoine sensoriel rural.
Me Briac Moulin, avocat de la plaignante, avait pourtant tenté d’argumenter que la zone était périurbaine et donc soumise à des règles de voisinage plus strictes. Il a même invoqué l’Insee pour démontrer que « le chant d’un coq en ville relève de l’anormalité ».
Cependant, la disparition de Ricco n’a pas mis fin à la procédure judiciaire. Ses propriétaires ont tenu à ce que le verdict soit rendu malgré tout, dans l’espoir de faire valoir leur mode de vie. Une démarche qui a porté ses fruits.
Pour célébrer la victoire judiciaire et saluer la mémoire de Ricco, les Charreton prévoient une « omelette géante » avec leurs voisins. Un symbole d’un art de vivre rural que le tribunal vient, lui aussi, de légitimer.
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