La semaine s’annonce cruciale pour Emmanuel Macron. Après l’échec de François Bayrou à obtenir la confiance des députés pour valider sa politique, le Premier ministre démissionnaire laisse le président face à un défi majeur dans un paysage parlementaire fragmenté.
Un cinquième Premier ministre en moins de trois ans
François Bayrou, dont la démission est attendue ce mardi, sera remplacé par une personnalité de confiance choisie par Emmanuel Macron. Plusieurs noms circulent. Sébastien Lecornu, favori selon les spéculations, Catherine Vautrin, Gérald Darmanin, voire Jean-Yves Le Drian. L’option d’une cohabitation avec un Premier ministre issu du parti Les Républicains, tel que Xavier Bertrand, est également évoquée.
Ce changement, le cinquième gouvernement depuis 2022, est un record dans la Ve République, conséquence de la fragilité politique née de la dissolution de juin 2024 et de l’absence de majorité parlementaire stable.
Le mouvement « Bloquons tout » menace la stabilité
Mercredi 10 septembre, le mouvement citoyen et étudiant « Bloquons tout » prévoit près de 700 actions en France. Le mouvement cible périphériques, gares, universités et entreprises. Les étudiants et syndicats appellent à manifester contre la politique du président, préfigurant la mobilisation syndicale du 18 septembre.
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Turbulences financières à l’horizon
Les marchés suivent de près la situation politique. Le taux d’intérêt de l’emprunt à 10 ans a atteint 4,5 % jeudi dernier, au plus haut depuis 2011. Vendredi, l’agence Fitch doit publier sa note sur la dette française, avec un risque de dégradation susceptible de provoquer de nouvelles turbulences financières.
Opposition et menaces de dissolution
La pression politique monte. La France insoumise appelle à la démission de Macron et a déposé une motion de destitution. Le Rassemblement national, quant à lui, menace de censurer d’emblée le futur Premier ministre pour forcer des législatives anticipées. Marine Le Pen a même affirmé que la dissolution pourrait devenir une « obligation ».
À moins de deux ans de la fin de son mandat, Emmanuel Macron doit donc composer avec une instabilité politique, sociale et financière inédite. La réussite de sa succession à Matignon et la gestion du mouvement de contestation détermineront l’issue de cette période critique.
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