La rupture entre Issa Tchiroma et Paul Biya, président du Cameroun depuis 43 ans, semblait inévitable. Ce mardi matin, l’ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a officiellement remis sa lettre de démission au Premier ministre après une audience d’une heure.
En visite à Garoua, sa ville natale, il y a deux semaines, Issa Tchiroma avait vivement critiqué les décennies de gestion du président Biya. Devant une foule de sympathisants, il a dénoncé un « compagnonnage stérile » avec le pouvoir. Et pour cause, il affirme que le Nord, sa région, n’avait tiré aucun bénéfice tangible de son soutien au régime.
« Je ne peux plus appeler à voter pour celui qui est, selon moi, responsable des malheurs de nos populations », avait-il déclaré. Ces propos annonçaient clairement son intention de prendre ses distances avec un pouvoir qu’il considère comme déconnecté des réalités du septentrion.
La démission d’Issa Tchiroma représente un coup dur pour le président camerounais, qui perd un soutien influent dans une région stratégique, considérée comme un vivier électoral incontournable. À quatre mois de l’élection présidentielle, ce départ fragilise encore davantage la majorité au pouvoir.
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Selon des sources proches du démissionnaire, sa décision pourrait être le prélude à sa candidature pour la prochaine présidentielle. Une réunion du comité central de son parti, le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), est prévue ce vendredi à Garoua pour acter son investiture.
La démission d’Issa Tchiroma illustre les tensions croissantes au sein de la majorité présidentielle à l’approche du scrutin d’octobre. Si sa candidature se confirme, elle pourrait rebattre les cartes dans le paysage politique camerounais, en offrant une alternative crédible dans une région traditionnellement acquise à Paul Biya.
Ce départ marque un tournant dans la carrière d’Issa Tchiroma, mais également dans la dynamique politique nationale, où les ambitions individuelles et les ressentiments régionaux pourraient redéfinir les alliances et stratégies électorales.
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