Après 48 heures passées à Cotonou, la délégation nigérienne, composée de cadres de la sécurité mais avec l’absence remarquée du Ministre des Affaires Étrangères, a conclu sa mission diplomatique sur une note de satisfaction.
Répondant à un journaliste de RFI, le chef de la délégation nigérienne, le Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Brigade Mohamed Toumba, a déclaré être satisfait des discussions.
« Nous avons été entendus. Les autorités béninoises ont été ouvertes à toutes les propositions. Pour moi, c’est une mission très positive. Elle a atteint ses objectifs », a-t-il affirmé avant de se réjouir que « nous sommes satisfaits au-delà même de nos attentes ».
Cette satisfaction des hôtes nigériens témoigne de la volonté du Bénin, notamment du Président Patrice Talon, de répondre aux demandes du Niger et de faire des concessions pour pérenniser les relations séculaires avec son voisin du nord et renforcer la coopération économique et sécuritaire entre les deux pays.
Frontière : Rouvrira-t-elle ou ne rouvrira-t-elle pas ?
Concernant l’ouverture immédiate de la frontière avec le Bénin, le Général de Brigade Mohamed Toumba a exprimé son inquiétude : « Si nous nous engageons à rouvrir la frontière immédiatement, cela pourrait être contre-productif car les bandits pourraient attaquer les convois sur les axes ».
Cependant, les autorités nigériennes ont rapidement rassuré la junte que des mesures sécuritaires seraient mises en place pour protéger les biens et les personnes sur le corridor entre les deux pays.
Au Niger désormais de montrer sa disponibilité à coopérer
Cette première rencontre entre les autorités nigériennes et béninoises constitue une avancée majeure vers la normalisation des relations entre les deux pays depuis la crise de juillet 2023. Le dialogue est désormais rétabli entre Tiani et Patrice Talon.
Le Bénin a montré sa bonne volonté en « facilitant » le transit des véhicules militaires nigériens bloqués au port de Cotonou vers le Niger via Malanville, à la frontière commune.
De plus, pour dissiper les doutes concernant la présence de « bases militaires » françaises, Cotonou a « proposé d’organiser des visites pour les officiers nigériens afin de vérifier l’absence de telles installations ».
Après ces assurances, la balle est désormais dans le camp du Niger, qui devra également faire preuve de bonne foi pour renouer le vivre-ensemble avec le Bénin.
Views: 35