En Côte d’Ivoire, la question de la nationalité du président Alassane Ouattara revient au cœur du débat politique. Le Conseil constitutionnel a été saisi d’une requête déposée par le Dr Ousmane Camara, président du mouvement Alternative Nouvelle Génération qui conteste la nationalité ivoirienne exclusive du chef de l’État.
Dans sa démarche, Ousmane Camara s’appuie sur un communiqué du Fonds monétaire international (FMI) daté du 1ᵉʳ novembre 1984, qui qualifie Alassane Ouattara de « ressortissant du Burkina Faso » lors de sa nomination à la tête du Département Afrique de l’institution. Selon lui, aucune preuve officielle de la renonciation à cette nationalité burkinabè n’a jamais été rendue publique.
« Jusqu’en 1984, toutes les institutions où M. Ouattara a exercé le mentionnaient comme Burkinabè », affirme Camara. Il reconnaît cependant que le président ivoirien se présente comme Ivoirien de naissance, « né à Dimbokro de père et de mère ivoiriens », mais pose la question suivante : « À quel moment a-t-il acquis la nationalité burkinabè ? Et surtout, à quel moment y a-t-il renoncé ? »
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Le requérant estime qu’en l’absence de preuve de cette renonciation, Alassane Ouattara pourrait toujours jouir d’une double nationalité, ce qui serait, selon lui, contraire à l’article 55 de la Constitution ivoirienne, qui exige la nationalité exclusive pour accéder à la magistrature suprême.
Il rappelle que l’ancien ministre Tidjane Thiam a été écarté du processus électoral pour cause de double nationalité en vertu de l’article 48 de la même Constitution. « Si Tidjane Thiam est exclu pour cela, pourquoi Alassane Ouattara ne le serait-il pas ? Est-il un Ivoirien au-dessus de la loi ? », s’interroge Ousmane Camara.
Le Conseil constitutionnel est désormais attendu pour trancher cette question sensible, à l’approche d’une nouvelle séquence électorale.
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