Le 29 mai prochain sera un jour de grande importance pour le continent africain. En marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), les 81 gouverneurs de l’institution (qu’ils soient ministres des Finances, de l’Économie ou gouverneurs de banques centrales) se réunissent à Abidjan pour désigner le nouveau président de la principale banque de développement du continent.
Ce scrutin, organisé selon la règle de la double majorité, déterminera qui succèdera au Nigérian Akinwumi Adesina, en poste depuis 2015. Le vainqueur devra obtenir plus de 50,01 % des voix des pays africains membres, et simultanément plus de 50,01 % de l’ensemble des voix des pays membres, africains et non-africains. Le poids de chaque pays est indexé sur sa contribution financière à la Banque.
Des profils de haut niveau pour diriger la BAD
Le Comité directeur du Conseil des gouverneurs a validé cinq candidatures reflétant la richesse géographique et professionnelle de l’Afrique. Ces candidats incarnent diverses visions du développement et différentes priorités stratégiques pour la Banque.
Amadou Hott (Sénégal)
Ancien ministre de l’Économie et ex-vice-président de la BAD, il défend une Banque tournée vers l’innovation, l’emploi durable et les solutions climatiques.
Samuel Munzele Maimbo (Zambie)
Spécialiste de la finance internationale passé par la Banque mondiale, il veut faire de la BAD une institution plus connectée aux marchés mondiaux.
Sidi Ould Tah (Mauritanie)
Ancien dirigeant de la BADEA, il mise sur une BAD de proximité, axée sur la coopération Sud-Sud et les projets locaux.
Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud)
Seule femme en lice et actuelle vice-présidente principale de la BAD, elle veut faire de l’institution un catalyseur d’inclusion économique, notamment pour les jeunes et les femmes.
Mahamat Abbas Tolli (Tchad)
Soutenu par la CEMAC, l’ex-gouverneur de la BEAC plaide pour une gouvernance rigoureuse et une discipline macroéconomique accrue.
📄 Téléchargez les CV complets des cinq candidats ici :
Samuel Munzele Maimbo (Zambie)
Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud)
LIRE AUSSI : Élection à la Présidence de la Banque Africaine de Développement : tout savoir sur le scrutin du 29 mai à Abidjan
Une élection sous étroite surveillance
L’élection pourra nécessiter jusqu’à cinq tours. Si aucun candidat n’obtient la double majorité, le scrutin pourra être ajourné, et un président intérimaire non candidat sera nommé pour une durée maximale d’un an.
Le vote, supervisé par le secrétaire général de la BAD et des scrutateurs désignés parmi les gouverneurs, est considéré comme stratégique : il dessine l’avenir financier du continent.
Pourquoi cette élection compte
À l’heure où l’Afrique doit faire face à des défis massifs (crise climatique, dette souveraine, besoins en infrastructures, urbanisation galopante, instabilité sécuritaire) la BAD reste un levier incontournable. Le prochain président aura la lourde tâche d’allier vision réformatrice, diplomatie internationale et gestion rigoureuse pour faire de la Banque un acteur clé du développement inclusif.
Le verdict est attendu jeudi prochain. Il pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour l’Afrique.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
Views: 5